A quatre jours de la Tabaski, l’heure est aux derniers réglages dans les familles.
C’est donc samedi prochain que sera célébrée la fête de la Tabaski. Dans les communautés musulmanes, les préparatifs vont bon train. D’ailleurs, 500 fidèles se trouvent actuellement en pèlerinage à la Mecque pour la circonstance. A Yaoundé, le marché 8e est bondé de moutons en provenance du Grand-Nord. Seulement, pour le moment les clients se font encore rares. Hier dans cet espace commercial, les commerçants se tournaient les pouces. « Seuls quelques particuliers viennent s’approvisionner. Certains clients viennent pour s’enquérir des différents prix. Ils attendent le jour-J faute d’espace pour garder la bête », confie Yaya Adamou, vendeur. Ici, les prix des moutons oscillent entre 70 000 F et 100 000 F. Et les commerçants s’attendent à une inflation des prix dans les prochains jours : entre 200 000 et 400 000 F.
La Tabaski se célèbre avec le sacrifice d’un mouton de qualité, mais aussi avec l’acquisition de nouveaux vêtements. Du coup chez certains couturiers, les commandes débordent. Hommes, femmes et enfants veulent être beaux le jour de la fête. « C’est depuis deux semaines que je reçois les pagnes pour confection. J’ai même dû refuser certaines commandes afin de ne pas être submergé la veille de la fête », indique Mamouda Ousman, couturier au quartier Briqueterie. Alors que d’aucuns peuvent se permettre ainsi d’être en délicatesse avec leurs « assos », d’autres relèvent le peu d’effervescence entourant la fête cette année.
Selon Mohaman Moussa, commerçant, les activités sont au ralenti. « A cette période l’année dernière, il y avait beaucoup plus de clients. Depuis le début des préparatifs, ils viennent au compte-gouttes, surtout que les prix des pagnes ont connu une hausse de 2 000 F en raison de la fermeture des frontières avec le Nigeria. Car la plupart des tissus proviennent de ce pays », explique le commerçant. Au marché Mokolo, au rayon des chaussures et des bijoux, c’est cependant la grande affluence. Des femmes accompagnées de leurs enfants s’offrent déjà des sandales et des accessoires. « Je ne veux pas être surprise à la dernière minute. Je voudrais être coquette ce jour et que ma maison rayonne de bonheur. Pour cela, j’ai mis de l’ordre chez moi et les courses ont déjà été faites. Il ne reste plus que le mouton. Mon époux en achète généralement la veille », explique Nafissa Lamère, mère au foyer.
Pour rappel, la fête du mouton encore appelée fête du sacrifice et selon le coran l’Aïd El Kébir, signifie littéralement « la grande fête ». C’est l'une des célébrations les plus importantes de l'Islam. Elle commémore chaque année l’acte de soumission du prophète Abraham à Dieu.
