Daniel Nsegbe a présenté son ouvrage intitulé « Ceux qui sortent dans la nuit » récemment à l’IFC de Yaoundé.
« Ceux qui sortent dans la nuit ». Tel est titre du roman de Daniel Alain Nsegbe dont le pseudonyme est Mutt-lon (en langue « bassa » : l’homme du terroir). Ce roman de 288 pages a pour thème principal la sorcellerie. C’est un ouvrage relatant l’histoire d’un jeune homme des années 2000 qui va se retrouver dans un village africain, en 1715. Ceci afin d’entrer en contact avec un aïeul, pour se faire initier à une technique de sorcellerie : « Le dégagement matériel » consistant à faire bouger les objets sans les toucher. Pour bien faire comprendre ce tour de passe-passe au lecteur, l’auteur essaye d’imaginer et de reconstituer un monde irréel. Les premières lignes du roman plongent ainsi le lecteur dans ce monde pour le moins étrange.
La trame de l’histoire tourne autour d’une académie constituée de sorciers dont le rôle est de se servir de cet art ésotérique pour développer l’Afrique et le monde, et aussi faire face à la puissance de l’Europe. Pour y parvenir, ils doivent élaborer un savoir qui pourrait être éprouvé sur le plan scientifique et enseigné dans les milieux académiques africains. Plusieurs concepts sont conçus pour mettre en branle cette discipline, parmi lesquels le « dégagement matériel ». Dans l’incapacité de mener à bien cet exercice, les sorciers se souviennent qu’il existait un homme maîtrisant ce type de pratique, dans un certain village africain, en 1715. D’où le voyage initiatique. L’intrigue du roman consiste donc en la capacité du jeune homme à infiltrer ce village pour s’approprier ce savoir, à y vivre sans qu’une seule fois, son appartenance à la communauté ne soit remise en question.
Le roman, souligne l’auteur, est « un appel à la réflexion mieux, au positionnement intellectuel qui pourrait être celui de l’Africain aujourd’hui ». C’est une méditation sur l’intégrité du leg patrimonial et sur l’usage que les Africains en ont fait. L’ouvrage est avant tout « une histoire divertissante, mais aussi une fiction », précise Daniel Nsegbe. Grand prix Kourouma 2014, le livre est distribué dans tout l’espace francophone depuis plus d’un an et disponible dans les librairies depuis avril 2013. Il coûte 12 500 F en librairie.
