L’institution financière secouée par une affaire d’avantages spéciaux octroyés à quatre hauts cadres.
Aux grandes institutions, les gros scandales. Le dernier en date concerne la Banque mondiale (BM). D’après le journal Le Figaro, « cette institution emblématique de lutte contre la pauvreté est secouée par une fronde contre un vaste plan de réorganisation interne et le versement de bonus à certains hauts dirigeants, dont le directeur financier, le Français Bertrand Badré ». Selon cette source, la situation dure depuis des mois et aurait pris de l’ampleur avec la révélation faite mercredi dernier. En effet, le directeur financier de la BM, le Français, Bertrand Badré, a reçu 94 000 dollars de bonus pour l’année fiscale 2014, soit plus de 49 millions de F. Une somme qui s’ajoute à un salaire net d’impôts annuel de quelque 380 000 dollars, soit environ 198 millions de F. A en croire Le Figaro, au moins trois autres haut dirigeants ont bénéficié de ces « primes pour compétence rare », bien que leurs identités n’aient pas été révélées.
Lundi dernier, apprend-on, le président de la BM, Jim Yong Kim a organisé une réunion publique afin d’écouter les inquiétudes du personnel. Une rencontre réclamée par l’association des personnels. Réagissant sur cette affaire à l’AFP, la BM a fait savoir que les primes de recrutement n’ont jamais été inclues dans les éléments de rémunération des hauts dirigeants sujets à publication. Pour justifier le versement de ces bonus, la BM, à en croire l’article du journal Le Figaro, avait mis en avant le besoin d’attirer et de retenir les dirigeants de haut calibre. Un porte-parole de l’institution a expliqué à l’AFP : «La Banque mondiale doit attirer et savoir retenir des dirigeants de haut calibre, et nous étendons, à de rares occasions, des primes pour compétence exceptionnelle à des postes très techniques ou cruciaux dans notre management ».
Cette affaire survient à la veille de la tenue des assemblées annuelles du groupe de la BM et du Fonds monétaire international (FMI) qui s’ouvrent vendredi prochain à Washington aux Etats-Unis. 13 000 participants sont attendus à cette rencontre annuelle pour débattre des questions relatives aux perspectives économiques mondiales, la stabilité financière dans le monde, la lutte contre la pauvreté, l’emploi, la croissance, le développement économique et l’efficacité de l’aide. La Banque mondiale célèbre cette année son 70e anniversaire. L’institution financière sous la houlette de son président Jim Yong Kim élu en juillet 2012 est engagée dans une restructuration interne visant à réduire ses dépenses de 400 millions de dollars (environ 208 milliards de F) sur trois ans, mais également à doper ses ressources afin d’atteindre son objectif d’éradication de l’extrême pauvreté d’ici à 2030.
