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Dossier de la Rédaction

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De l’art de cultiver l’espoir

Il y a des semaines comme ça, primesautières, parsemées de bonnes nouvelles, comme si le sort distillait dans l’air un puissant euphorisant… Trois événements ont ainsi réjoui nos concitoyens cette semaine : la libération samedi dernier de 27 otages camerounais et chinois par les extrémistes de Boko Haram, la réception plus que réussie de 800 parlementaires du Commonwealth, qui ont parcouru allègrement les quatre coins de ce pays que certains autres déconseillent à leurs compatriotes, et la grande première que constitue le sommet sécuritaire stratégique de Niamey, et la décision inédite de cinq pays – le Cameroun, le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Bénin – de mettre en place dès le mois de novembre une force interarmées de 700 hommes. L’objectif ? Débarrasser l’Afrique de la plaie béante, du mal absolu que constitue Boko Haram.

En voilà assez pour nourrir, légitimement, quelque optimisme sur le cours de la vie de notre nation en construction. Contrairement aux apparences, le point commun entre ces trois événements existe : c’est la consécration de l’efficacité d’une ligne de conduite politique et d’une vision, celle du président de la République qui soigne une approche mutualiste de la lutte contre Boko Haram tout en envoyant les troupes au front ; qui use de fermeté et d’intransigeance avec les terroristes sur le front militaire, tout en gardant une fenêtre ouverte sur la négociation, quand la vie des otages est engagée. Puisque, comme dit Malraux, « une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie », on subodore que depuis plusieurs mois, des pourparlers discrets avaient été engagés afin de sauver des vies, les précieuses vies de 27 prisonniers de la secte islamique. Et nous sommes heureux de les revoir, quoi qu’il nous en ait coûté.

Tout compte fait, ces événements sont aussi la véritable mesure de la confiance, celle avec laquelle le Cameroun avance vers son destin, dans un environnement particulièrement trouble et instable, celle aussi de la confiance gratifiée par ses partenaires et amis en appréciation de ses choix pertinents sur sa marche héroïque vers le développement économique et l’Etat de droit. En effet, y a-t-il plus grande marque de reconnaissance et d’estime, que le séjour tranquille que 800 parlementaires de 53 pays du Commonwealth viennent d’achever au Cameroun, en s’extasiant sans cesse sur la beauté des sites et sur la chaleur et le professionnalisme de l’accueil ?

Et que dire de cette belle initiative africaine, volonté de cinq chefs d’Etat, qui vient de fleurir à Niamey, capitale du Niger, sur l’exaspération commune suscitée par la barbarie de Boko Haram ? Eh bien, en tant qu’Africains, nous devons en être fiers. Parce qu’il n’y a pas, comme de coutume, un parrain américain ou européen derrière cette volonté politique ; parce que celle-ci transcende les clivages anglophone/francophone, Afrique occidentale/Afrique centrale ; et parce qu’elle va produire un résultat dès le mois de novembre : une force régionale de 700 hommes. Avant que les afrosceptiques commencent leur travail de sape sur une structure qui n’existe pas encore, il est juste de saluer cette avancée, car unie, l’Afrique est indubitablement plus forte.

Mais cette semaine tout à fait spéciale a eu un autre mérite. Celui de nous prémunir contre l’addiction au fatalisme et à la morosité que distillent constamment autour de nous, les maîtres du doute. On les a encore vus à l’œuvre cette semaine. La vigilance est donc de rigueur : la gangrène – c’est-à-dire les camerouno-sceptiques – est parmi nous. A les en croire, il ne se passe rien. Ou plutôt si : tout se passe mal. Le pays doit rester en hibernation, suspendu à l’attente de quelque sauveur. Par médias sociaux et par journaux interposés, ils peignent un pays au bord du précipice… que nous ne reconnaissons pas dans les efforts méritoires des Camerounais qui jouent quotidiennement, et parfois péniblement, leur partition dans l’œuvre de construction nationale.

Ce combat pour le développement n’est pourtant pas gagné. C’est le moins qu’on puisse dire. Le chemin est encore long pour construire le pays de nos rêves. Mais il faut un minimum de foi et d’optimisme pour y arriver. A trop écouter les professionnels de la déconstruction permanente, on oublie de cultiver son rêve, et son jardin. Au propre comme au figuré. Sachons apprécier, lorsqu’il le faut, les avancées et les raisons d’espérer !

 

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