Vingt minutes de communion. Un moment si intense que le temps semblait avoir suspendu son vol.
Ainsi fut ce lundi au palais de l’Unité, la rencontre entre le président Paul Biya et les 27 ex-captifs de la nébuleuse islamiste
qui écume le Borno et l’Adamawa, deux Etats de l’Est du Nigeria avec des velléités d’expansion de notre côté de la frontière dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Libérés samedi dernier, ils étaient au centre d’une cérémonie émouvante au salon des ambassadeurs du troisième étage du palais de l’Unité. Les 27 personnes à l’honneur sont dix ouvriers chinois enlevés le 16 mai à Waza dans un chantier routier et 17 de nos compatriotes kidnappés lors de l’attaque de Kolofata, le 27 juillet 2014. Parmi ces derniers, trois enfants, trois jeune filles, trois dames dont l’épouse du vice Premier-ministre, Agnès-Françoise Ali, et huit hommes, parmi lesquels, la lamido et maire de Kolofata, Seyni Boukar Lamine.
Le dispositif s’est mis en place dès 11 H 30 hier, avec l’arrivée des 27 et des personnalités parmi lesquelles, le vice Premier-ministre, ministre délégué à la présence de la République chargé des Relations avec le parlement, Amadou Ali, le ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre, directeur adjoint du cabinet civil de la présidence de la République, Joseph LE, l’ambassadeur de Chine au Cameroun, Wo Ruidi.
Midi pile ! Le président de la République fait son entrée dans le vaste salon où ex-otages chinois et camerounais sont placés de part et d’autre. Après une poignée de main, appuyée d’un large sourire et d’un mot sympathique pour de chacun de ses hôtes, le chef de l’Etat prononce une brève allocution dans laquelle, revient le mot joie. « Un jour de joie ». « Une joie qui n’a d’égale que l’angoisse » connue pendant la détention. Il exalte la ténacité des ouvriers chinois, la foi des Camerounais. Des valeurs qui auront permis aux uns et aux autres de tenir. Il promet que le gouvernement continuera à lutter contre les Boko Haram jusqu’à son éradication. Il loue d’ailleurs les le savoir-faire des forces de défense. Cette armée qui se bat efficacement pour que « notre pays demeure dans la paix et la stabilité ». Il félicite les populations de l’Extrême Nord pour leur « précieux concours » dans cette lutte.
L’ambassadeur de Chine, pour sa part, signifie sa gratitude au chef de l’Etat, aux autorités qui en ont eu la charge, pour les efforts mis en œuvre pour la libération de ses compatriotes. Il se félicite de la qualité des relations entre le Cameroun et l’Empire du Milieu. Il condamne le terrorisme et réitère le soutien de son pays au Cameroun et autres pays qui luttent contre ce fléau.
La cérémonie d’hier n’était pas inédite. Le président Paul Biya s’implique personnellement pour la libération des otages, chaque fois que cela se produit. Et le dénouement heureux des actes terroristes de cette nature ont par le passé été célébrés de la même manière au palais de l’Unité : Les dernières cérémonies en date sont celles consacrées à trois religieux, le 3 juin 2014 et au père Vandenbeusch, le 31 décembre 2013.
