En ouvrant le premier Forum urbain national lundi à Yaoundé, le ministre de l’Habitat et du Développement urbain l’a clairement fait savoir.
« Il ne faut plus que les habitations précèdent l’urbanisation. » En ouvrant les travaux du premier Forum urbain national lundi à Yaoundé au nom du Premier ministre chef du gouvernement, le ministre de l’Habitat et du Développement urbain a donné le ton de ce à quoi devraient ressembler les villes camerounaises dans les prochaines années. Entouré de plusieurs membres du gouvernement, du corps diplomatique et autres personnalités, Jean Claude Mbwentchou s’est voulu clair à l’ouverture de ce Forum placé sous le haut patronage du chef de l’Etat : « Ce premier Forum s’inscrit dans la volonté politique forte du gouvernement, d’anticiper sur les effets de l’urbanisation rapide que connaît le pays et de conduire vers un développement urbain harmonieux et durable. »
Et pour cause ! Avec un taux d’urbanisation qui est passé de 37% en 1987 à 52% en 2010, le Cameroun est confronté au phénomène d’urbanisation anarchique et incontrôlé. Conséquences, bidonvilles, taudis et autres habitations de fortune, entachent l’image des villes du pays. Donnant aux cités camerounaises l’image d’espaces peu ou mal planifiés et dont la gestion a été laissée à la merci de pratiquement chaque propriétaire, agissant parfois en marge de la réglementation. Face à cette situation, le gouvernement s’est engagé à maîtriser le développement urbain. D’où l’organisation de ce premier Forum urbain national sur le thème : « Planification et maîtrise du développement urbain : passer des idées aux actes ».
En regroupant autour de la même table et ce, pendant trois jours, les acteurs du développement urbain : maires, délégués du gouvernement, experts nationaux et internationaux, (près de 300 participants au total), il est question a expliqué le Minhdu, de développer une position commune sur la problématique de la maîtrise du développement des villes du pays. « L’objectif visé est de conscientiser les gestionnaires des villes pour qu’ils comprennent qu’il faut planifier, utiliser les professionnels du secteur (urbanistes, architectes, ingénieurs et juristes…) avant toute chose. Il s’agit également de démontrer que tout ne peut pas se faire dans une ville par le gouvernement », a relevé le ministre. Souhaitant ainsi qu’au terme de ces assises, l’on ait des recommandations capables de changer de manière significative, l’image des villes camerounaises. Ce premier Forum urbain national qui connait la présence des représentants de l’Organisation des Nations-Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), s’achève demain mercredi, au palais des Congrès de Yaoundé.