A peine rentré, l’ancien président a été interpelé à son domicile lundi à Antananarivo par les forces de l’ordre.
Arrivé lundi matin à Antananarivo, à bord d’un avion privé affrété par la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), l’ancien chef de l’Etat malgache, Marc Ravalomanana a été arrêté à son domicile, en présence de ses partisans, par les forces de l’ordre et conduit à un lieu jusqu’ici tenu secret. Accompagné d’une délégation de la SADC, organisation médiatrice dans la crise politique malgache, l’ancien numéro un malgache revenait de cinq ans d’exil. Son retour, plusieurs fois annoncé, n’a pas pu avoir lieu avant ce lundi matin. Mais il était de nouveau dans le pipe ces derniers jours. Et samedi dernier, Marc Ravalomanana a par téléphone annoncé lors d’un meeting à ses partisans, qu’il serait bientôt de retour. Il leur avait également demandé de ne pas se rassembler pour l’accueillir afin d’éviter d’éventuels troubles.
Malgré les précautions prises, des centaines de partisans de Marc Ravalomanana se sont regroupés à son domicile pour le saluer. L’ancien chef de l’Etat leur a demandé de le protéger au cas où les forces de l'ordre tenteraient de l'arrêter. En effet, il a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la mort d'une trentaine de partisans d'Andry Rajoelina, son tombeur qui a dirigé la Grande Ile entre 2009 et 2014. Mais la situation politique de son pays ayant évolué positivement -des élections présidentielles et législatives ont été organisées l'année dernière et ont abouti à l'investiture du président Hery Rajaonarimampianina-l’ancien président se dit prêt à comparaître devant la justice malgache pour répondre des accusations portées contre lui.
Au demeurant, sous les auspices de la SADC, les diverses parties ont signé des accords pour sortir le pays de la crise. Une feuille de route qui préconise le retour au pays sans condition des exilés politiques (article 20), avant la tenue des diverses élections avait ainsi été définie. Mais Marc Ravalomanana a tenté en vain à plusieurs reprises de regagner son pays. L'autorité de transition dirigée par Andry Rajoelina, puis le régime du président élu Hery Rajaonarimampianina ont toujours refusé de donner le feu vert pour son retour. Désormais, ce retour est effectif et malgré la confusion qui régnait hier soir sur le sort de l’ancien homme fort de Madagascar, la situation est restée assez calme. Avec la présence effective de Marc Ravalomanana sur le territoire malgache, tous les principaux acteurs politiques sont présents sur la Grande Ile.
