Malgré les moyens mobilisés pour y faire face, l’épidémie d’Ebola continue de semer des dégâts. Le nombre de victimes s’élève déjà à plus de 4000 morts notamment dans les principaux pays où a été localisée l’épidémie. Au point où les uns après les autres, de nombreux Etats renforcent des contrôles vis-à-vis des voyageurs en provenance de ces pays.
Même si la consolidation des contrôles peut se justifier, elle ne peut cependant pas résoudre l’équation de la progression de l’épidémie. Au contraire, elle risque plutôt de terroriser le monde entier à l’égard de l’Afrique et plus particulièrement vis-à-vis des pays les plus touchés par Ebola à savoir la Guinée, la Sierra-Léone et le Liberia. Le directeur général du Fonds monétaire international s’oppose à cette conception. Christine Lagarde suggère plutôt une extrême prudence pour ne pas isoler les pays où sévit l’épidémie mais plutôt l’épidémie elle-même. Cette option réaliste intègre d’importants paramètres notamment l’appui aux familles et aux communautés. 4,5 millions d’enfants de moins de 5 ans vivent, en effet, dans les zones touchées par le virus Ebola. Ceux-ci ne sauraient être définitivement condamnés parce qu’ils ont perdu leurs parents.
Au-delà de la stigmatisation, un travail en profondeur mérite d’être réalisé pour requinquer, par exemple, grâce aux slogans qui insistent sur leur protection et leur formation, les personnels de santé qui sont mobilisés auprès des malades. Il ne faut pas perdre de vue que l’Organisation des Nations unies, ses agences spécialisées ainsi que les églises mettent sur pied des ripostes appropriées contre l’épidémie Ebola. De ce point de vue, une riposte efficace consiste à donner aux femmes et aux professionnels de santé des moyens d’agir sans mettre leur vie en danger. Il faut également admettre que les églises et d’autres communautés religieuses disposent d’une influence durable auprès des populations pour prodiguer des conseils pratiques liés à l’hygiène et les pratiques funéraires sûres.