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Dossier de la Rédaction

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BIP : blocages persistants

 D’une année à l’autre depuis quelque temps, le budget d’investissement public se caractérise par un taux d’exécution désespérément bas. Au point que le chef de l’Etat, dans son message à la nation le 31 décembre 2013, avait laissé éclater son dépit. « Comment expliquer, s’était-il indigné, qu’« aucune région de notre territoire ne puisse afficher un taux d’exécution du budget d’investissement public supérieur à 50% ? ». Manifestement, l’interpellation du chef de l’Etat n’a pas eu tout l’effet que l’on était en droit d’en attendre.

Ainsi, à deux mois de l’arrêt des engagements, les performances sur ce terrain sont une nouvelle fois, sinon alarmantes, du moins fortement préoccupantes : 14% pour la région de l’Adamaoua. Même si la situation peut paraître relativement meilleure dans d’autres parties du pays, le tableau général est loin d’être reluisant. A quelques nuances près. De manière générale, on frôle la paralysie, l’inertie. Avec les répercussions désastreuses qui en découlent pour le développement à travers le pays, en termes d’infrastructures et d’équipements sociaux  prioritaires. Toutes choses qui participent de l’amélioration du quotidien des populations. Le constat est donc clair : la machine du BIP est grippée. Fortement.

Là-dessus, la situation particulière de l’Adamaoua est illustrative des dysfonctionnements et autres pesanteurs du système des marchés publics de notre pays. Il est pour le moins étonnant de se retrouver avec un taux d’exécution physique de 14% alors que 92% des marchés de la région sont déjà passés. Lors d’une réunion de crise convoquée à cet effet, les langues n’ont pas tardé à se délier pour mettre à l’index un monopole de fait dans l’attribution des marchés. Comme s’il n’y avait pas d’autres prestataires crédibles pouvant satisfaire aux critères de sélection exigés par les différents cahiers de charges.

D’autres flèches sont décochées contre les « lourdeurs » qui plomberaient les procédures, tandis que d’autres griefs portent sur une gestion « exclusiviste » des responsables locaux du ministère en charge des Marchés publics. Et ce serait, selon toute vraisemblance, le nœud du problème. En termes prosaïques, les responsables du Minmap accapareraient à leur seul profit le « gombo » des marchés. Reléguant les autres intervenants de la chaîne en véritables lampistes. Des porteurs d’eau juste bons pour voir les premiers se sucrer allègrement. Le penchant « exclusiviste » est peut-être, au bout du compte, ce grain de sable qui bloque la machine. Chacun ne veut-il pas sa « part » ? Les concepteurs du système actuel des marchés publics – dont s’inspirent par ailleurs d’autres pays – avaient-ils suffisamment pris en compte ce facteur paralysant ? Rien n’est moins sûr.

Par contre, ce qui est clair c’est que ces blocages persistants ponctués de messes basses aux relents de corruption à ciel ouvert compromettent dangereusement l’avenir du Cameroun que nous voulons pourtant radieux. Au regard du riche potentiel de notre pays. Dans ce contexte, l’on conviendra aisément avec le président Paul Biya que « nos efforts, aussi louables soient-ils, ne suffiront pas, à leur rythme actuel, pour que le Cameroun devienne un pays émergent en 2035 ». Dommage !

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