Après la libération des ouvriers chinois et le recrutement en cours d’une nouvelle mission de contrôle, les travaux à l’arrêt depuis quatre mois, devraient reprendre sous peu.

Les travaux de réhabilitation de la route Mora-Dabanga (131,52 km) dans la région de l’Extrême-Nord sont à l’arrêt depuis quatre mois. En effet, l’enlèvement le 16 mai dernier de dix ouvriers de l’entreprise chinoise Sinohydro en charge de l’exécution desdits travaux initialement prévus pour durer 28 mois (après le démarrage du chantier le 21 août 2013) a créé des perturbations dans le calendrier. Suite à cet événement, l’entreprise chinoise avait posé trois conditions pour reprendre le travail. « La première, c’était la libération des otages. La deuxième c’était que la mission de contrôle qui avait démissionné, soit mise en place pour qu’elle travaille et la troisième, que les conditions de sécurité autour du site soient renforcées », explique Patrice Amba Salla, le ministre des Travaux publics (Mintp).

La première condition a été satisfaite. Les 10 ouvriers chinois sont libres depuis le week-end dernier. S’agissant de la mission de contrôle, la première a abandonné le chantier et son contrat a été résilié. Actuellement, a confié le Mintp, une autre mission de contrôle est en train d’être contractualisée. Sur les questions de sécurité autour du site, « l’Etat du Cameroun a déjà mis en place un dispositif sécuritaire qui permet qu’on puisse travailler sur ce corridor en toute sécurité. Et je pense que les deux entreprises chinoises qui sont impliquées dans cette zone peuvent donc désormais travailler et le Cameroun, lui avancer », conclut le ministre.

Mardi dernier, Patrice Amba Salla et le vice-président de Sinohydro qu’accompagnaient les 10 ouvriers chinois ont discuté du nouveau programme d’exécution de ce chantier routier. Pas de précision formelle sur la date de reprise des travaux. Pour le moment, explique Patrice Amba Salla, «il est question de faire un état des lieux parce que pour un chantier qu’on abandonne pendant quatre mois, il est nécessaire qu’on relève tout ce qui s’est passé là-bas pendant que l’entreprise n’était pas là. Lorsque cet état de lieux est fait, il faut vérifier si les engins sont encore en état de fonctionner, voir s’ils sont été vandalisés sur le site. Après, il va falloir reconcevoir un programme d’exécution et relancer les travaux ».Une fois toutes ces conditions réunies, les ouvriers chinois pourront se remettre au travail. La reprise des travaux de réhabilitation de la route Mora-Dabanga financés par la Banque mondiale et l’Etat du Cameroun pour un coût  hors taxe de 38,9 milliards de F devrait aussi démarrer avec ceux du tronçon Dabanga-Kousseri (72,75 Km), exécutée par l’entreprise chinoise Jiangsu. Cet autre chantier de réhabilitation de la route nationale N°1 Maroua-Kousseri qui inclut également l’aménagement de la voie de contournement de Kousseri (7,5Km) avec un pont sur la rivière Mayo-Tildé long de 195 mètres est actuellement à l’arrêt. Financé par la Banque mondiale et l’Etat du Cameroun pour un montant d’environ 26 milliards de F, il affichait au 31 mai 2014, un taux d’exécution de 53%, avec 60% des délais consommés.