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Dossier de la Rédaction

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Il faut appliquer les textes contre la circulation des camions en ville!

 C’est devenu presque banal : dans les rues de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Garoua, Bamenda ou Kumba, des voitures ordinaires côtoient tous les jours à leurs risques et périls, des véhicules de gros calibres chargés de billes de bois, de sable de gravier et autres matériaux de construction, sans que cela émeuve pour le moins du monde les services compétents en matière de circulation urbaine. Des histoires de « camions fous », on commence donc à s’y habituer dans nos cités. A cause des défaillances d’ordre humain ou mécanique, des gros porteurs se trouvent comme par hasard  sur des voies de grande circulation à des heures de pointe, provoquant d’énormes pertes en vies humaines.

L’accident survenu le 16 octobre dernier au quartier de Biyem-Assi à Yaoundé, qui a fait passer de  vie à trépas de nombreux élèves qui avaient trouvé pour abri temporaire la véranda d’une boutique est la suite d’une longue série noire. Il y a une dizaine de jours, un autre gros porteur a réduit en poussière une boutique au quartier Nkolndongo. Six mois auparavant, c’est un autre camion fou qui avait tout écrasé sur son passage au lieu dit « Montée Ekounou » toujours à Yaoundé. Le plus grave c’est que l’histoire semble se répéter. Le 30 septembre dernier, c’est un camion transportant un container de 20 pieds qui a amorcé une descente incontrôlée au carrefour Ndokoti à Douala, suite à la défectuosité du système de freinage. Ainsi lâché, le gros porteur a fait un véritable carnage à une heure de pointe, avec de nombreux morts et blessés. Le plus troublant c’est que des catastrophes similaires se sont produites au même endroit en 2009 et en 2011, avec à chaque fois plusieurs victimes.

Comme dans un mélodrame classique, ces divers accidents ont malheureusement quelques points de convergence qui  fondent une unité de lieu et d’action. Ils surviennent généralement aux heures de grande circulation, dans des endroits très fréquentés. Lorsque la condition physique du chauffeur n’est pas en cause, c’est plutôt du côté des défaillances mécaniques qu’il faut aller chercher. Dans la plupart des cas, l’alcoolisme ou le sommeil au volant  vont de pair avec les facteurs externes liés à l’état de la chaussée ou du véhicule. Si par principe un accident est quelque chose d’imprévisible, les circonstances du dernier drame en date dans la capitale amènent à se demander si tout est fait pour éviter l’irréparable.

La récurrence des accidents de circulation impliquant des gros porteurs dans nos villes met en exergue deux facteurs essentiels à prendre en considération. D’une part, l’état technique approximatif des véhicules et plus particulièrement des gros porteurs et d’autre part, le non- respect des textes destinés à réguler leur circulation en zone urbaine où la simple limitation de vitesse est foulée aux pieds. Ce n’est pas une simple coïncidence si les récents accidents survenus à Douala et à Yaoundé mettent en exergue des problèmes de freinage, ramenant à la surface le débat sur la fiabilité des visites techniques qui n’existent le plus souvent que sur du papier. Quand on sait, par ailleurs, qu’un dispositif réglementaire interdit la circulation des gros porteurs en ville entre 6 heures du matin et 18 heures, la  question est de savoir pourquoi les textes qui réglementent ce type d’activités n’ont jamais connu un début d’application.

Malgré les instructions de l’autorité administrative, des camions interdits de circulation à certaines heures parviennent à traverser  les différents postes de contrôle pour se retrouver au centre urbain. Qu’est-ce qui peut expliquer, par ailleurs, l’inertie caractérisée des personnes physiques ou morales chargées de faire respecter les textes en vigueur, ce refus tacite de sanctionner au besoin les fautifs et autres récalcitrants ? Laxisme, trafic d’influence, inertie, incivisme, tolérance administrative, toutes les hypothèses sont avancées pour expliquer l’inexplicable. Sauf qu’en se perdant en conjectures, des innocents continuent à perdre la vie, par inconscience ou  par égoïsme des autres. On sait pourtant où se trouve les solutions au problème, mais personne n’ose jusqu’ici crever l’abcès. Il faudra pourtant qu’à un moment donné, chacun soit mis devant ses responsabilités pour rendre nos espaces urbains plus sûrs.

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