Ils continuent de circuler aux heures interdites, causant parfois de graves accidents.

Lundi, vers 10h, un camion de sable attire l’attention au rond-point de la poste centrale. Tout le monde est stupéfait de la vitesse avec laquelle il aborde le sens giratoire : il grille le feu rouge et manque de justesse de percuter un taxi venant de la rue attenante. Le taximan n’a pas le temps de se remettre de son émotion lorsqu’il doit encore esquiver sur sa droite un deuxième camion qui force un dépassement. Plus de peur que de mal ! Un usager, s’indignant de la libre circulation des poids lourds à toute heure dans la ville, raconte avec émotion une scène qui aurait pu lui coûter la vie il y a quelques semaines. « J’étais en arrêt au carrefour Régie où la police réglait la circulation, lorsqu’un camion-fourgon forçant la traversée de l’axe principal a été heurté de plein fouet par un camion de sable. Le fourgon a achevé sa course sur ma voiture  occasionnant des dommages importants », raconte l’usager avant de continuer, ému : « Je n’ose pas imaginer ce qui aurait pu advenir si l’arrière du fourgon n’avait pas servi de pare-choc. Le camion de sable aurait sans doute broyé ma voiture où se trouvaient mes parents et mes amis ». A ces frayeurs, s’ajoutent l’hécatombe de la semaine dernière au quartier Biyem-Assi à Yaoundé et l’accident de Ndokoti, quelques semaines auparavant à Douala.

Les gros porteurs roulent en milieu urbain, à temps et à contre temps. Des textes existent pourtant qui réglementent leur circulation. Des textes rappelés régulièrement à l’occasion d’événements spéciaux comme la rentrée scolaire, les grandes fêtes religieuses et nationales, ou même après un accident de circulation impliquant un poids lourd. Le 13 février dernier, par exemple, dans un communiqué de presse, Robert Nkili, ministre des Transports, constatait ceci : « Je note une circulation des camions en désordre et à toute heure, à une vitesse qui défraie la chronique. Ce qui est inadmissible ». Il a de nouveau rappelé dans une lettre circulaire signée le 16 octobre 2014, les textes réglementaires qui restreignent la circulation des poids lourds dans les agglomérations.

Les mesures restrictives concernent surtout les heures et la vitesse de circulation. La circulation des gros porteurs est clairement interdite sur les voies urbaines entre 6h  et 21h (à l’exception des week-ends). La limitation de la vitesse de circulation aux heures autorisées est fixée à 40Km/h. Les textes rappellent, par ailleurs, la nécessaire conformité des véhicules aux gabarits et dimensions en vigueur. Robert Nkili, dans sa circulaire rappelle que les véhicules soumis à ces mesures «  incluent les grumiers, les ensembles articulés de remorque et de semi-remorques, les camions-plateaux, les camions de sable, les camions-citernes vides ou chargés ».