Depuis la semaine, le gouverneur est passé à la phase pratique de la campagne d’assainissement dans la région.
Autour du mat fixé dans la cour des services de la région, le gouverneur, le SG et leurs proches collaborateurs, pioches et pelles à la main, enlèvent et entassent les mauvaises herbes. Dans le reste du bâtiment, les cadres et le personnel d’appui enlèvent les toiles d’araignée et mettent la propreté dans leurs bureaux. Dès 7h30, Midjiyawa Bakari a troqué son kaki contre une tenue de terrain. Le gouverneur lançait ainsi la campagne d’hygiène et de salubrité publiques qu’il a annoncée une semaine plus tôt.
Après avoir balayé devant sa porte, le gouverneur entame un tour de ville pour s’assurer que les populations sont également à l’ouvrage. Non loin de ses services, à la brigade territoriale de gendarmerie de Doualare, deux carcasses de voiture sont dans le viseur du gouverneur. « Je ne veux plus voir ces deux vieilles voitures immobilisées depuis des années », dit-il. À une centaine de mètres de là vers le camp SIC, il demande aux vendeurs de « zoua-zoua » (carburant frelaté) de libérer l’emprise publique. Les commerçants et autres vendeurs sont sommés de n’ouvrir qu’après 10h. Le long du boulevard du Renouveau, le gouverneur est au contact du désordre urbain qui règne à Maroua. Les call-box, les ateliers de soudure, de menuiserie, de maroquinerie et de tapisserie ont littéralement envahi la chaussée. Le marché-abattoir constitue l’épicentre de l’insalubrité dans la ville de Maroua. Les étals jonchent le sol et les vendeurs ne sont aucunement gênés par les puanteurs que génèrent les caniveaux envahis par les immondices. A quelques mètres de là, l’entrée d’une poissonnerie est quasiment bloquée par les ordures jetées des maisons riveraines.
En instituant cette matinée de propreté tous les jeudis, le gouverneur entend s’attaquer aux maladies qui ont pour base la saleté et dont l’Extrême-Nord est depuis quelques années, l’épicentre. Désormais, la matinée de chaque jeudi, de 7h30à 10h, est consacrée à la propreté dans tous les espaces tant publics que privés. Dans les services publics, chaque responsable donnera le ton en invitant ses collaborateurs à accomplir une action de propreté. Les maires et les chefs traditionnels doivent sensibiliser les populations pour appliquer cette mesure dans les domiciles. Les préfets ont été invités à implémenter cette campagne dans leurs territoires de commandement respectifs. Midjiyawa Bakari compte aller plus loin avec l’organisation du « concours de la ville, du village, de la commune ou de l’école les plus propres ».
