La transition centrafricaine devrait donc s’achever le 15 février 2015. L’annonce faite récemment sur les ondes de la radio d’Etat est intervenue à l’issue de trois jours de consultations entre la présidente de Transition, Catherine Samba-Panza, les partis politiques et les groupes armés parmi lesquels les Anti-balaka et la Séléka . S’il est clair que l’annonce de la fin de la transition est destinée à apaiser le climat politique à la suite de la nouvelle flambée de violences qui a paralysé le pays pendant une dizaine de jours et s’est notamment soldée par une vingtaine de morts, il est certain que les extrémistes des différents camps ont milité en faveur de cette décision.
Cette sortie était d’autant moins attendue qu’il y a quelques semaines, la présidente de Transition, au cours de son passage à l’Assemblée générale de l’Organisation de Nations unies, plaidait en faveur de la prorogation de la période intérimaire à cause de la persistance de l’insécurité, de la destruction de l’état civil et de la difficulté de redéployer l’administration sur le terrain. La nouvelle tournure politique centrafricaine traduit des atermoiements qui n’éclaircissent pas du tout l’horizon. Certes, la présidente de Transition est de plus en plus critiquée, ces derniers jours, entre autres, à cause de la gestion du don mis à la disposition de la RCA par le gouvernement angolais .Certes aussi, le regain des violences est le symbole du repositionnement des groupes armés sur la scène politique. Il reste cependant que les extrémistes qui poussent la présidente de Transition vers la porte de sortie n’ont pas encore de solutions concrètes pour la sortie de crise puisqu’aucune date précise des élections n’a été évoquée. Il faut pourtant proposer des solutions pour éviter de déboucher sur une nouvelle impasse. C’est donc à dessein que fidèle à sa logique de conduire la période intérimaire dans un climat apaisé, Catherine Samba-Panza a demandé à la Communauté internationale de prendre acte de la nouvelle date de la fin de la transition et suggéré que le dialogue prévu entre les groupes armés ait lieu le plus tôt possible et que les activités préélectorales soient lancées. Qu’ils le veuillent ou non, les extrémistes, qui pratiquent la surenchère, finiront par rencontrer leurs homologues d’en face pour clôturer la transition dans la paix et définir, d’un commun accord, les contours des prochaines élections.