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Dossier de la Rédaction

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Adressage : urbaniser d’abord

La ville de Bertoua vient de faire l’objet d’une opération d’adressage. Les populations du chef-lieu de la région de l’Est auraient tout lieu dès lors de s’enorgueillir de cette entrée dans la modernité. Avec des artères urbaines dûment dénommées et numérotées. Qui ne se réjouirait pas de pouvoir se repérer ou être localisé dans la ville, et de ce fait bénéficier plus facilement de services aussi indispensables que l’électricité, l’eau, les pompiers, les ambulances, le courrier ou le téléphone ? Sauf que les précédentes opérations d’adressage lancées il y a deux décennies, dans nos deux principales métropoles, sont loin d’avoir atteint l’objectif visé.

A Yaoundé comme à Douala, on trouve, dans certaines zones urbaines plus ou moins bien structurées, des artères équipées de panneaux signalant le nom ou le numéro de la voie et de plaques de numéro sur les immeubles qui les bordent. Mais, pour les citadins de nos villes comme pour l’étranger en visite, se repérer ou s’orienter dans nos villes relève toujours de la gageure. Dans la cité capitale, quasiment personne ne se réfère aux noms de rues pourtant signalés par des panneaux nominatifs. Votre journal est plus volontiers cité comme « le quotidien de la rue de l’aéroport », alors que son siège se trouve Boulevard de l’OUA, certes sans numéro. Les exemples sont légion de noms fantaisistes imposés par l’usage populaire à des rues ou à des lieux dits. Les taximen et leurs usagers s’entendent à merveille pour forger des appellations correspondant un tant soit peu aux destinations à desservir.

Si au niveau des centres villes un peu mieux pourvus en matière de voirie, l’adressage existant est trop peu, voire pas du tout utilisé, dans les quartiers périphériques, la situation est pire. « Damase », « rue manguiers », « carrefour sorcier », « Koweit City », « mini-ferme », « carrefour condom », sont des lieux dits bien connus à Yaoundé. Du côté de Douala on a entre autres « rue de la joie », « Village », « carrefour j’ai raté ma vie ». A mesure que les quartiers non structurés et les bidonvilles étendent leurs tentacules, le défi qu’on a tenté de relever en amorçant l’adressage des rues de nos villes devient toujours plus complexe.

A bien des égards, l’adressage constitue le passage obligé pour en arriver à une maîtrise de la gestion de nos villes. Seulement voilà, le rythme quasi exponentiel de l’urbanisation du Cameroun laisse dans les starting blocks les tentatives d’organisation et de planification déclinés dans les plans directeurs d’urbanisme quand ceux-ci existent. L’apparition de nombreux quartiers sous-équipés pose avec une acuité accrue le problème du fonctionnement des services publics urbains. Une étude de la Banque mondiale pose à ce sujet un diagnostic clair : « Sans système de repérage, comment se retrouver dans une ville toujours grandissante ? Comment guider rapidement ambulances, pompiers, services de sécurité ? Comment identifier les équipements urbains ? Comment localiser les pannes des réseaux d’eau, d’électricité, de téléphone ? Comment faire fonctionner les services de recouvrement des impôts ? » Répondre à ces préoccupations, dans notre contexte, revient quasiment à résoudre la quadrature du cercle. Pour autant, la volonté de relever le défi, à la base des opérations d’adressage initiées, suppose d’attaquer le problème par le bon bout. Il s’agit en l’occurrence de commencer, sans plus tarder, par la mise en œuvre effective de plans d’urbanisme bien conçus pour prendre en compte nos réalités.

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