Hormis ses compatriotes centrafricains, ses votants se recrutent aussi chez les Camerounais.

Dans quelques jours, le 30 octobre plus exactement, les votes du prix Découvertes Rfi 2014 seront bouclés. Parmi les dix candidats, un Camerounais, Krotal. On pourrait donc penser que d’office, les votes de ses compatriotes sont acquis à cette figure emblématique du hip hop au pays. Pourtant, il doit se disputer leurs faveurs avec une rivale dans la course au titre, la chanteuse Idylle Mamba. Centrafricaine de naissance, Camerounaise d’adoption, l’auteure de « Wa Nzin » et « Guene na Sesse » - chansons avec lesquelles elle concourt - vit au pays des crevettes depuis plus d’une dizaine d’années.

Sur les réseaux sociaux, certains votants, ne cachant pas leur préférence pour leur voisine centrafricaine, ont même été affublés d’un qualificatif péjoratif : traîtres. Une situation dont est consciente Idylle Mamba : « Je suis flattée et honorée. Ça me fait chaud au cœur, parce que je sais qu’il y a un candidat camerounais. Mais au-delà de ça, les gens votent pour moi, ça voudra dire, comme une personne affirmait sur Facebook, que finalement, c’est la musique qui gagne et je pense que c’est le plus important ».

Pour autant, la fille de Batangafo - Une sous-préfecture dans le nord de la République centrafricaine, à 500 km de Bangui - n’oublie pas son pays et l’importance que gagner le prix pourrait avoir pour ses compatriotes : « Je reçois beaucoup de messages qui remplissent mes yeux de larmes. Les gens comptent sur moi. Ils se disent qu’à travers moi, on pourra peut-être parler de la Centrafrique autrement qu’à travers le conflit et les tueries. Ils me soutiennent et espèrent que je vais remporter ce prix. Moi aussi, parce que je sais l’impact que ça aura sur la jeunesse centrafricaine, sur l’état d’esprit des Centrafricains ».

Si elle gagne, sa victoire, elle la dédiera bien entendu à la Rca. Et au Cameroun ensuite, cela va de soi. Mais aussi à toute l’Afrique, les votes ne venant pas seulement de deux pays, également du Tchad, du Sénégal, du Maroc, du Bénin... « Je suis Centrafricaine au plus profond de mon âme, mais je suis Africaine avant tout », conclut Idylle Mamba.