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Dossier de la Rédaction

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Inventions : mieux valoriser les résultats

L’édition 2014 des Journées technologiques nationales s’est achevée vendredi dernier au palais des Congrès de Yaoundé, par la  remise des distinctions aux meilleurs inventeurs.

Au fil des ans, ce rendez-vous de la connaissance et des savoirs est devenu une véritable institution,  qui sert également de vitrine aux chercheurs institutionnels ou isolés, pour exposer au grand jour  les techniques nouvelles ou améliorées pour rendre la vie moins pénible. Vingt inventeurs indépendants et douze entreprises innovantes ont été retenus pour participer aux JTN 2014. En décernant les trois premiers prix respectivement à l’inventeur de la machine de recyclage des matières premières, à ceux du générateur à mini-turbine hydraulique et de la lampe solaire, le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, a ainsi mis en exergue la volonté publique de promouvoir l’innovation en  récompensant ceux qui s’emploient au quotidien à trouver des solutions à nos besoins. Ce faisant, l’Etat s’est aussi engagé à garantir la protection et l’utilisation des droits de propriété industrielle ainsi que le développement des entreprises innovantes, à travers des politiques et stratégies appropriées.

Seulement voilà : il y a comme un hiatus entre la tenue régulière des Journées technologiques nationales et les dures réalités du vécu quotidien. Tout se passe comme si les inventions et d’autres découvertes n’existaient que le temps d’une exposition pour ensuite retomber dans l’oubli. En attendant un autre rendez-vous aussi solennel que le précédant. L’ingéniosité du Camerounais est pourtant reconnue. Dans les grands laboratoires comme dans des ateliers de fortune, dorment des centaines d’inventions qui n’intéressent personne ou presque. Il y a  quelques décennies, le moteur espace-temps avait défrayé la chronique Depuis belle lurette, les procédés de pasteurisation du vin de palme, de séchage des fruits et légumes, de fabrication de la brique de terre stabilisée ou des foyers améliorés existent. Tout comme les machines à décortiquer les arachides ou les pistaches, à écabosser le cacao ou à recycler les déchets. L’homme de la rue brûle d’envie d’acheter tous ces produits dans la première boutique du coin. Il attendra encore longtemps, car aucune de ces inventions n’a été valorisée à grande échelle. Or, le manque de valorisation expose la plupart des inventions au danger de la contrefaçon de la part des pays développés qui reviennent nous revendre à prix d’or des objets et procédés pillés sans vergogne, du fait de la négligence ou de l’inaction. Au-delà du faste protocolaire et des discours de circonstance, il y a lieu de s’interroger sur l’impact réel des JTN sur le secteur productif national et sur la vie du citoyen ordinaire. Ce ne sont pourtant pas les bonnes intentions qui manquent. Ce qui est en cause c’est la difficulté à transférer les multiples fruits de l’invention vers le monde de l’industrie et du commerce, comme on le voit dans les grands pays industriels. Un diagnostic plus ou moins exhaustif prouve à suffisance que notre recherche souffre d’un déficit criard, sur le double plan de la vulgarisation et de la valorisation. Nous peinons encore à mettre les fruits de la recherche, notamment des techniques relativement simples, à la portée du plus grand nombre. Quant à la valorisation des résultats de la recherche, elle consiste à faire en sorte que la recherche ait un réel impact économique et débouche sur des produits et procédés nouveaux ou améliorés, exploités par des entreprises existantes ou créées à cet effet. Pour le Cameroun comme pour d’autres pays africains, le passage du prototype à la production de masse reste un défi majeur. Pour l’instant, le secteur industriel qui aurait pu donner une plus grande valeur ajoutée aux inventions est comme déconnecté du monde de la recherche scientifique et de l’innovation technologique.  Or, la valorisation des inventions est  une nécessité dans un pays qui ambitionne l’atteinte de l’émergence dans une vingtaine d’années. D’où l’urgence de conduire une réflexion élargie associant les banques et les opérateurs économiques sur les avantages et les contraintes posés par le passage du spécimen de laboratoire à la production  de masse.

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