Le Tchad justifie le non-transfèrement au Sénégal de Saleh Younous et de Mahamat Djibril par le fait qu’ils sont déjà inculpés dans le cadre d’une procédure interne.

La justice tchadienne vient d’enrôler une procédure contre Saleh Younous et Mahamat Djibril, co-accusés de l’ex-président tchadien Hissein Habré, et de 27 personnes présumées tortionnaires, dans le cadre d’une instruction ouverte au Tchad en 2013. Ces personnes sont poursuivies pour tortures, barbarie, coups et blessures volontaires mortels, crimes, homicides volontaires, assassinats, escroquerie et vol. Elles devront être jugées à la Cour criminelle de N’Djamena, selon les termes de l’arrêt délivré par la Chambre d’accusation. Cette mesure intervient au lendemain du refus catégorique de N’Djamena à la demande des Chambres africaines extraordinaires, de transférer à Dakar au Sénégal les deux co-accusés. Par le biais de ses conseils, le gouvernement tchadien a réaffirmé sa volonté de voir aboutir cette procédure tant attendue par les victimes de l’ancien régime. Quant à sa collaboration avec les Chambres africaines extraordinaires, N’Djamena fait savoir qu’il «continue à manifester sa bonne foi par l’exécution d’un certain nombre de mandats et des commissions rogatoires internationales à travers les transports sur les sites, les auditions des témoins et des parties civiles.» D’après les autorités tchadiennes, les personnes visées par la commission rogatoire internationale du 3 octobre dernier sont déjà inculpées par le juge tchadien dans le cadre d’une procédure interne. Selon les avocats du gouvernement, «il ne s’agit pas d’un refus de coopérer, mais du respect des principes généraux de droit et des règles qui gouvernent les procédures pendantes devant les juridictions nationales.»