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Dossier de la Rédaction

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Désordre urbain : personne n’y gagne

Le désordre urbain qui règne dans nos villes est-il une fatalité ? A priori non. Parce que les facteurs en sont bien connus de tous, à quelque niveau qu’on se situe en tant qu’acteur de la cité. Pourtant, on observe, chez la plupart des citadins, une propension quasi masochiste à s’accommoder du capharnaüm qui s’aggrave à mesure que l’urbanisation incontrôlée s’accélère. Yaoundé et Douala, pour ne citer que l’exemple de nos deux métropoles sont confrontées à un désordre inextricable qui va de mal en pire, rendant vaines les tentatives d’amélioration menées par les pouvoirs publics.

Constructions précaires ou non dans des zones non aedificandi, occupation anarchique des voies et espaces publics, incivisme, non-respect des règles de la circulation routière, nuisances sonores et tapages nocturnes etc., sont autant de facettes hideuses du désordre urbain auxquelles il est nécessaire de s’attaquer avec davantage de volontarisme et de détermination. A-t-on seulement un autre choix, quand on considère la vitesse de l’explosion urbaine et des changements qui en découlent ? Défendant devant l’assemblée nationale le budget 2014 de son département ministériel, le ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Jean Claude Mbwentchou avait entre autres réaffirmé la responsabilité qui incombe au MINHDU de « donner aux villes des ressorts endogènes et exogènes pour leur permettre de jouer leur rôle de moteur de l’économie à travers le développement des infrastructures pour, non seulement accompagner la production, mais également améliorer le cadre de vie des populations qui aspirent de plus en plus au bien-être, au mieux-être et au mieux-vivre ».

Les diverses approches initiées jusqu’ici par les communautés urbaines de Yaoundé et Douala en vue de faire face aux défis du désordre urbain, se heurtent invariablement à de fortes résistances. En avril 2012 a été créé par un arrêté préfectoral un comité départemental de lutte contre le désordre urbain dans le Mfoundi. A la même époque, la communauté urbaine de Douala se dotait d’une plateforme d’actions contre le désordre urbain et de la protection civile dans la capitale économique. Depuis lors, les fruits ne semblent pas près de porter la promesse des fleurs. Il n’est qu’évident d’en juger au vu de la tragédie survenue récemment au tristement célèbre carrefour Ndokoti à Douala. Véritable concentré des pires situations de désordre urbain, cet espace a fait l’objet, au début de cette semaine, d’une opération coup-de-poing menée – nuitamment – par les autorités municipales, dans une énième tentative d’instauration d’un minimum d’ordre. Sans vouloir jouer les Cassandre, l’on est tenté de se demander combien de temps cet effort louable de maintien de l’ordre pourra tenir. Point n’est besoin d’évoquer les nombreux points critiques comparables à Ndokoti qui, à Douala, Yaoundé et dans quelques autres grandes villes, constituent au quotidien des cauchemars à la fois pour les autorités et pour les diverses catégories d’usagers.

Avant que le naturel chassé du carrefour Ndokoti ne revienne au galop, il y a néanmoins lieu de souhaiter que tous les « débrouillards » de l’informel et autres habitués de la pêche en eaux troubles retiennent la seule leçon qui vaille : le désordre urbain ne profite à personne. Personne ne gagne au change : quand le moindre espace libre de nos villes est transformé en marché ; quand les trottoirs et abords des routes sont transformés en foires d’empoigne où se bousculent piétons, commerçants fixes ou ambulants, auxquels se mêle la faune des pickpockets ; quand sur la chaussée, les motos-taxis au péril de la vie des passagers dont ils sont surchargés, slaloment entre voitures et camions, foulant aux pieds les règles de la circulation routière.

 

 

 

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