Ils arpentent les couloirs des services des Transports à Yaoundé, cinq mois après avoir composé.

« C’est depuis cinq mois que nous attendons la signature des procès-verbaux d’examen au permis de conduire par le ministre des Transports. Pourtant, ceux-ci ont été déposés deux jours après les différents examens de juin à novembre, comme l’exigent les textes. On ne sait pas ce qui fait problème et on attend », déclare Gilles Wabo, promoteur  de l’auto-école Planète sise au quartier Bastos. C’est la même rengaine à l’auto-école Lumière sise à Mvog-Ada. « Nous attendons trois résultats pour trois sessions différentes dont la dernière a eu lieu samedi dernier. On attend que les procès-verbaux soient validés par le ministre, avant de passer à la prochaine étape qui est la demande de délivrance du permis de conduire. Celle-ci peut se faire par l’auto-école ou par le candidat »,  ajoute Emmanuel Kemmogne, promoteur de ladite structure.

A la délégation régionale des Transports pour le Centre, les usagers ne désemplissent pas. « Redescendez les escaliers monsieur. Ce n’est pas dans mon bureau qu’on retire les permis de conduire ». C’est en ces termes que le délégué régional des Transports pour le Centre, Jean Claude Mvoundi Nkana a intimé l’ordre hier à un usager. En ces lieux, ils sont nombreux à vouloir retirer le précieux sésame, mais sont confrontés pour la majorité à la non-publication des procès verbaux. « J’ai passé mon examen en juillet dernier. Depuis lors je n’ai aucun résultat. Je ne suis pas fixé sur mon sort et je continue d’attendre. A chaque fois, on me demande d’attendre la signature des procès6verbaux. Cette situation me pénalise parce que je ne peux pas me mettre au volant d’un véhicule sans ce document », explique un candidat. Face à cette situation, Jean Claude Mvoundi Nkana se veut rassurant: «  Pour ceux des procès-verbaux  qui sont déjà disponibles, les candidats peuvent adresser une demande de délivrance de permis de conduire qui leur sera délivré au bout de 72 heures. 

Au ministère des Transports, l’on explique qu’il faudrait se rassurer si les candidats ont bel et bien composé. « Il s’agit d’un domaine au sein duquel on constate de nombreuses dérives et de nombreux tripatouillages, notamment dans les procès-verbaux. C’est dans ces documents que figurent la plupart des noms des candidats n’ayant pas passé l’examen ou encore ceux qui ont réussi mais dont les noms sont absents », indique un responsable au ministère de Transports. A la délégation régionale des Transports pour le Centre, le délégué régional, Jean Mireille Bias, sous-directeur de la circulation routière confirme : lorsque toutes les pièces requises sont conformes, le permis est délivré en moins d’une semaine. Même si elle reproche tout de même aux usagers de ne pas suivre leurs dossiers une fois introduits. « C’est un domaine dans lequel on constate une grande tricherie et c’est pourquoi le ministre a instruit qu’il faut prendre du temps pour examiner tous les dossiers », conclut-elle.