Mercredi, au cours de la rentrée solennelle, la fraternité a été proposée comme solution aux remous en Afrique centrale.
« Penser la fraternité au cœur des crises humaines : la contribution de la théologie chrétienne ». Sur le thème de la rentrée académique de l’Université catholique d’Afrique centrale qui a eu lieu mercredi au campus de Nkolbisson, le vice recteur, Pr. Joseph Ndi-Okalla s’est appuyé montrer l’impérative nécessité de placer la fraternité au cœur de toute action chrétienne. Il a puisé dans la Bible pour expliquer qu’elle n’est pas seulement parentale. Le vice recteur a par exemple été rappelé le passage biblique où Jésus se trouvant dans une synagogue interroge le messager de ses parents : « Qui sont mes frères ? Voilà mes frères ». La notion, a-t-il indiqué, s’organise autour de la solidarité, de la compassion, du secours. En la ramenant au cœur des tensions humaines, les orateurs, ont tour à tour démontré que la fraternité est une arme contre les crises. Il s’agit dans ce cas, de partager les souffrances des personnes éprouvées, d’imaginer leurs désirs et d’y subvenir.
Mgr. Jean Mbarga, grand chancelier de l’Ucac y est allé avec son style en basant son discours sur les menaces auxquelles s’expose l’université. Il redoute le modèle politique où se cultive les luttes de pouvoir. Il craint que l’université devienne une opportunité économique où la dynamique de la culture du profit expose à la fracture sociale. Le modèle sociologique n’est pas non plus à promouvoir, d’après l’évêque. C’est le creuset des clivages sociaux et les replis identitaires. Et le prototype culturel alors ? C’est ici que toutes sortes d’instrumentalisations sont entretenues. Le prêtre propose la voie « ecclésiologique » pour faire des universités de véritables « Universitas » où tous sont un au nom du bien de la collectivité. Il est donc préconiser la formation des étudiants suivant l’éthique chrétienne qui unit l’église à la société.
La rentrée solennelle de l’Ucac a permis de présenter les acquis de l’institution. Dans deux mois, elle profitera de son autonomie hydraulique avec le fonctionnement de son forage et de son château d’eau. L’indépendance énergétique suivra bientôt avec la finalisation du projet d’alimentation en énergie renouvelable. Mais les défis de l’Ucac restent nombreux. Richard Filakota, son recteur, a cité entre autres, l’étroitesse des locaux liée à l’explosion des effectifs, la vétusté des infrastructures relative à l’usure du temps, la mise à niveau des enseignants, les honoraires peu compétitifs.
Malgré tout, l’Ucac demeure une université de référence en Afrique. Le Nonce apostolique du Cameroun et de la Guinée équatoriale, Piero Pioppo, l’a relevé pour s’en féliciter. Il en attribue le mérite à tout le staff. Outre les évêques venant du Cameroun, ceux venant de la Guinée équatoriale, du Gabon et de la RCA étaient présents à la cérémonie.
