En dehors des nationaux, les étrangers étaient la cible principale des vaccinateurs le week-end dernier.
Les camps de réfugiés et les localités à forte présence étrangère font l’objet d’une préoccupation particulière par des vaccinateurs sur le terrain depuis vendredi dernier. Lancée officiellement à Meskine, banlieue de la ville de Maroua, par le chef de division du développement régional, Khadjidja Ibrahim Salea, représentante du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord empêché, la campagne nationale de vaccination contre la polio organisée avec l’appui de plusieurs partenaires tels que l’OMS, la Croix-Rouge, l’Unicef, entre autres, vise à toucher au moins 1160 000 personnes dans l’Extrême-Nord. Ce deuxième tour étant couplé à la Semaine d’action de santé et de nutrition infantile et maternelle, les enfants de 6 à 59 mois reçoivent la vitamine A. Ceux âgés de 12 à 59 mois sont déparasités. C’est pour cette raison qu’une forte équipe a été déployée à cet effet. Il s’agit de 850 superviseurs avec l’appui de 2728 vaccinateurs qui vont sillonner coins et recoins de la région de l’Extrême-Nord pour administrer les gouttes du vaccin contre la polio ainsi que la vitamine A.
Cette campagne qui se déroule sur toute l’étendue du territoire camerounais depuis jeudi dernier, a une particularité dans la région de l’Extrême-Nord. Dans cette partie du pays, ce vaccin ne sera pas seulement administré aux enfants de moins de 5 ans, mais aussi aux adultes. Surtout dans les camps des réfugiés, les villages et quartiers où résident les étrangers venus des pays voisins, surtout du Nigeria. La raison évoquée par le Dr Rebecca Djao, délégué régional de la Santé publique, est que la région de l’Extrême-Nord connaît un flux d’étrangers assez important depuis quelques mois. N’ayant aucune idée sur leur état de prévalence, il est mieux de prévenir la catastrophe en administrant à tout le monde ce vaccin pour être sûr d’éviter la maladie, car le souci en fin de compte est l’éradication complète de la maladie. C’est pourquoi il est demandé aux familles, établissements scolaires, églises et autres communautés de se mobiliser pour le succès de cette opération. Ce n’est qu’avec l’implication de tous que le Cameroun pourra relever le défi de bouter la polio hors de ses frontières.
