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Dossier de la Rédaction

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Malsaines grivoiseries

Comment porter haut l’étendard de la musique camerounaise sans verser dans l’obscénité et un avilissement au ras des pâquerettes ? Comment rester efficace dans la composition des textes des chansons que les artistes ou ce qui en tient lieu proposent aujourd’hui au public sans verser dans un étalage de médiocrité ? Les promoteurs du Festi-Bikusti, devant la dérive de la production actuelle pour le rythme « le plus endiablé d’Afrique », ont le mérite d’avoir su se saisir de ces questions pour poser le problème de la sauvegarde patrimoine. A la vérité, ces dernières années, cette musique est à la peine. La faute à une horde d’imposteurs qui ont réussi par un amateurisme affligeant le pari de massacrer un patrimoine où la qualité du texte faisait l’identité de suaves mélodies que l’on fredonnait ou écoutait avec délice. Les Messi Martin, Adzeng Etaba, ou dans un autre registre, Nami Jean Deboulon chantaient en Mvele, Eton ou Medumba. Des langues locales dont ils avaient la maîtrise.

Ces poètes amoureux des romances aux textes très peu politiquement ou socialement corrects, certes, mais qui avaient de la fantaisie par le choix de mots, expressions ou onomatopées d’un niveau de langue au-dessus du lot. Il fallait, en effet,  à l’écoute quelque talent d'initié pour apprécier ces compositions de génie, qui ont fait gagner leurs lettres de noblesse à un art de versificateurs pour lequel un certain degré de grivoiseries subtiles préservait de la vulgarité par des métaphores. Cet amour des beaux textes transparaît dans leur œuvre comme un précieux trésor difficilement imitable sans un travail sérieux qui exigeait un effort de recherche de qualité.

Nul besoin donc de se choisir, comme aujourd’hui, un nom d’artiste dont la seule évocation détourne… du bon sens paysan. « Chaty la chatte » un parfait exemple de curiosité tropicale. Nul besoin non plus de  nous punir les tympans avec de douloureux choix de texte que l’on soupçonne être dit en français ! Ces chefs-d’œuvre  moribonds de sous-entendus sexe et de situations épicées et coquines sont juste des comptines barbares que l’on a du mal à faire écouter aux enfants. Nul besoin enfin pour n’en dire pas plus, de s’acharner à rechercher la notoriété à tous les prix par des amatrices de productions bon marché sur des arrangements musicaux des plus douteux.

Le Bikutsi opérette d’insanités est une musique appelée à mourir, c’est un fait. Quand l’on propose comme les promoteurs du Festi-Bikutsi de donner à la bande des « amazones », stars auto-proclamées un espace pour toiletter leurs textes, il n’y a aucune raison à notre sens, d’hésiter. Saisir cette opportunité n’est pas une faiblesse. Étudier  les situations d’énonciation et le registre de langue pour chanter n’est pas provocateur comme le soutiennent certains. Bien au contraire, construire ou écrire des textes de qualité permet  aux amoureux de « bonnes choses » de pétiller de tous les feux. Le charme et la gaîté, l’habileté à chanter avec talent  le comique ou le tragique des histoires coquines, feront de cette résurrection un succès. De belles chansons toilettées  plongeront  toujours le public d’inconditionnels dans la plus fine des rigolades.

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