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Dossier de la Rédaction

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A la recherche de l’âme sœur aux obsèques VIP

Elles profitent de l’occasion pour courtiser les personnalités et autres hommes, sans respect le défunt qui est à l’origine de leur rencontre.


Comme tous les vendredis, l’esplanade de la morgue de l’Hôpital général de Yaoundé grouille de monde. La forte pluie qui s’abat sur la capitale n’empêche pas vraiment les arrivées des familles endeuillées, venues assister la mise en bière de leur parent, frère, sœur ou autre membre de la famille. Dans ce cafouillage de personnes et de personnalités, sillonnent des jeunes filles dont la moyenne d’âge est estimée à 27 ans. Ces « amies » et « connaissances » du défunt sont bien habillées et bien coiffées. Leur comportement ne laisse planer aucun doute. « Bonjour excellence. Comment allez-vous mon général ? Il y a longtemps qu’on ne s’est pas vus, monsieur le directeur ». Voilà entre autres les mots utilisés par ces jeunes dames aux lunettes fumées avec des tailleurs cousus sur mesure, dégageant un parfum de grande qualité. D’après Albertine, jeune étudiante, cette première phase est nommée: l’« attaque ». Elle consiste à gagner la confiance de la personnalité convoitée.

Au lieu d’assister la famille éplorée, ces jeunes femmes sont plutôt à la recherche d’une âme sœur. Leurs faits et gestes sont contrôlés. « Il ne faut pas que nous tombions sur une cible minée », fait savoir l’étudiante. La cible minée ici, c’est l’homme accompagné par son épouse. Un des vigiles de l’Hôpital central de Yaoundé raconte qu’il a eu déjà à trois reprises à assister à une scène de ménage lors d’une levée du corps. « Une fille, inconnue de tous les membres de la famille, avait poussé une dame à perdre sa maitrise à la mise en bière de son beau-père », raconte le vigile.  

Dans les veillées mortuaires et même lors des cérémonies d’inhumation, ces belles dames sont présentes. « C’est une nouvelle forme de prostitution. J’ai été victime une fois », reconnait un haut cadre d’une société. La fille s’était présentée au monsieur comme étant la secrétaire du défunt et n’avait pas de moyens pour accompagner son patron à sa dernière demeure. De la veillée mortuaire à l’inhumation au village qui se trouve à plus de 100 km de Yaoundé, l’homme était aux petits soins.  « Je me pose la question de savoir si ces gens respectent les morts ? En Afrique, le deuil est sacré », déclare madame Bilong qui a assisté déjà à une scène semblable. Albertine, qui avait été initiée par une de ses camarades, ne se reproche de rien. Tout au contraire, elle se réjouit. «Les morts sont morts » se défend-t-elle.

Si pour certains, tout chemin mène à Rome, pour d’autres, il faut combattre cette nouvelle forme de prostitution qui est en train de prendre corps. Mais en attendant, les jeudis, les vendredis et même les samedis, les jeunes filles se régalent dans les levées du corps, veillées mortuaires et autres inhumations des personnes VIP. Le malheur des uns fait certainement le bonheur des autres.


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