Conclusion de la traditionnelle réunion de concertation entre les opérateurs économiques et le Mincommerce tenue mercredi à Yaoundé.

D’une filière à l’autre, il y avait un problème commun : la congestion du port de Douala. Mais comme le phénomène date, bien que plus sérieux cette année, les opérateurs économiques assurent avoir retenu les leçons du passé et partant, pris des dispositions pour qu’il n’y ait ni pénurie, ni inflation des prix sur le marché durant les fêtes de fin d’année qui pointent déjà à l’horizon. C’est ainsi qu’au cours de la traditionnelle concertation de circonstance, tenue mercredi autour du ministre du Commerce (Mincommerce) à Yaoundé, les uns et les autres ont assuré qu’ils disposent de stocks suffisants pour faire face à la demande durant cette période. Exceptionnellement, le directeur général du port autonome de Douala a été invité à la concertation, question de rassurer davantage l’opinion publique.

Volaille et viande

Le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana affirme avoir eu une discussion avec son collègue en charge de l’Elevage, qui s’est voulu rassurant sur la disponibilité de ces denrées pendant les fêtes à venir. 4 millions de poulets seront mis sur le marché dès le 21 décembre prochain. La viande de porc et de bœuf sera beaucoup plus disponible encore, du fait de la fermeture des frontières avec le Nigéria.

Gaz domestique et carburant

Selon les acteurs de ces filières, le pays ne produit qu’un quart de ses besoins en gaz domestique, alors que la capacité de stockage est limitée à 1 500 t, correspondant à six jours. Avec l’encombrement du port, la manœuvre est difficile mais, des mesures sont prises pour augmenter les quantités de déchargement à 2 000 t par semaine, afin d’éviter la pénurie. Pour ce qui est du carburant, les stocks ont connu une nette amélioration cette année. Aussi, le gouvernement a-t-il autorisé plusieurs importations qui, livrées de façon linéaire, permettront d’approvisionner toutes les stations en quantité jusqu’à l’année prochaine.

Céréales et riz

A ce niveau, les opérateurs assurent que le stock disponible est de plus de 70 000 t de riz, suffisant pour deux mois. Mais après, les prix pourraient grimper pour trois raisons : la crise politique en Thaïlande, principale source d’approvisionnement de riz consommé au Cameroun, la parité Euro/Dollar qui impacte sur le prix du sac et les délais d’accostage au port de Douala, qui entraînent des coûts supplémentaires. Néanmoins, il y a des cargaisons en vue, qui devraient arriver d’ici quelques semaines. Toute chose qui a fait dire au Mincommerce que les fêtes de fin d’année se passeraient bien et pour l’année prochaine, « on trouvera une solution pour stabiliser, voire réduire les prix ».

Produits halieutiques

Le pays dispose actuellement de 45 000 t de poissons et il y a entre 10 et 15 000 t attendues dans les prochains jours. C’est dire, selon les acteurs, que les besoins de fin d’année devraient être couverts, si le port est actif et leur donne une certaine priorité.

Mirap et grandes surfaces

Egalement invités à la concertation, les représentants des grandes surfaces indiquent qu’ils n’ont pas de difficultés particulières, si ce n’est le récurrent problème de congestion du port de Douala. Néanmoins, ils pensent organiser des ventes promotionnelles, incluant des produits camerounais, à la demande du Mincommerce. Côté Mirap, malgré les pluies qui rendent impraticables certaines routes rurales, l’administrateur indique que 470 organisations de producteurs sont mobilisées et en train de se préparer pour satisfaire les consommateurs.

Parole au PAD

Le directeur général du Port autonome de Douala (PAD) explique que diverses actions sont en cours pour décongestionner l’espace portuaire. A ce propos, Emmanuel Etoundi Oyono conseille aux opérateurs d’annoncer leurs cargaisons à temps, afin qu’il y ait une bonne programmation des accostages et du plan de déchargement. Il conseille aussi aux importateurs de construire leurs espaces d’entreposage afin de faciliter les opérations. En dernier ressort, le Mincommerce a pris la résolution de mettre en place un comité de suivi, d’alerte et de veille qui devra assurer la relation entre les opérateurs économiques, le PAD et le Mincommerce, afin que toutes les difficultés soient gérées sans que le consommateur ne paie plus.