Ces changements d’indicateurs, d’après les experts de la Banque mondiale justifient les incompréhensions nées de la publication du dernier rapport.
En raison des différences d’interprétation du Doing Business 2015, la représentation de la Banque mondiale au Cameroun (et dans la région) a organisé mercredi dernier à Yaoundé une séance d’explications sur les règles et les modifications que subit ce classement au fil des ans et singulièrement en ce qui concerne sa dernière publication parue la semaine dernière. Il ressort de cette vidéoconférence animée par des cadres de la banque à Washington, membres de l’équipe qui prépare le Doing Business, que la dynamique de changement, guide de cette évaluation, va se poursuivre.
Mais, avant, l’on aura retenu que trois des dix indicateurs traditionnels sur lesquels se fonde le classement ont été modifiés dans le sens de l’extension de leur valeur. L’obtention des prêts est ainsi mieux notée (en nombre de points engrangés pour cet élément de facilitation des affaires), tout comme la protection des investisseurs minoritaires… Tandis que d’autres critères quittaient le rayon à l’exemple de l’accès à une ligne de téléphone fixe. Dans cette perspective de mutation continuelle, le prochain Doing Business subira cinq modifications de ses indicateurs, ont enfin annoncé les experts de la Banque mondiale.
A la différence de l’année en cours, le public camerounais qui s’intéresse à la question est donc averti. Même si à Washington, on se défend de toute évolution sans raison, ni avertissement. A cet égard, les changements qui sont intervenus pour préparer le classement de 2015 avaient été annoncés deux mois avant la publication du plus récent Doing Business. Une moyenne de 5% de corrections est, par ailleurs, appliquée annuellement. De sorte que pour comparer d’une année à l’autre les progrès ou les régressions d’un des « clients » du Doing Business, il faut uniquement tenir compte du dernier rang actualisé. Lequel est publié au même moment que le rang actuel. En tenant compte des nouvelles règles du Doing Business, le Cameroun s’est ainsi classé au 158e rang en 2015 et aurait occupé le 148e l’année précédente (2014) au lieu du 168e.
Pour 189 économies notées, cet examen géant de la Banque mondiale a choisi cette année de mettre l’accent sur de nouveaux critères de réforme dans lesquels des pays africains ont fait des progrès, à la différence du nôtre. Ce qui a desservi le classement camerounais. Alors que ces pays-là ont fait avancer huit réformes en moyenne, le Cameroun n’en a pu mener que deux du point de vue du Doing Business : la diffusion d’information sur le crédit et la protection des investisseurs minoritaires.
