Une délégation d’officiels centrafricains est en Chine pour réclamer la levée de l’embargo qui pèse sur leur pays.
Une délégation d’officiels centrafricains prend part depuis lundi matin jusqu’au 15 novembre prochain à Ganzhou en Chine à la plénière du processus de Kimberley.
Conduite par Joseph Agbo, ministre des Mines et de la Géologie, elle a pour objectif d’obtenir la levée totale ou partielle de l’embargo qui pèse depuis bientôt deux ans sur la certification et la vente du diamant centrafricain sur le marché international. Il est question pour le comité de suivi-évaluation de la feuille de route du processus de Kimberley de présenter des arguments crédibles en vue d’une réhabilitation de la République centrafricaine parmi les pays exportateurs de diamant. Pour Georges Hyacinthe Ouaboua, directeur général des mines, à défaut de la levée totale de cette sanction, la délégation pourra arracher un allègement partiel de cette mesure, lui permettant de créer progressivement des zones vertes en tenant compte de l’évolution de la situation sécuritaire dans les zones d’exploitation.
L’éclatement de la crise en République centrafricaine, marqué par le renversement de François Bozizé par Michel Djotodia en mars 2013 et la flambée de violences qui s’en est suivie, ont conduit à un embargo sur le diamant centrafricain. Conformément au processus de Kimberley qui interdit l’importation des ressources minières des pays en conflit. Cette situation a plutôt ouvert la voie à une prolifération de réseaux d’exportation illégale au détriment de l’Etat qui a vu se volatiliser d’importantes dévises. Les bureaux d’achat n’exportant plus, les collecteurs se sont investis dans les circuits frauduleux. Des groupes armés comme les Anti-Balaka et les Seleka ont pris en otage les mines qu’ils exploitent à leur guise. Selon Joseph Agbo, ce secteur représente à lui seul près de 20% des recettes du budget de l’Etat et 51% des recettes à l’exportation de la République centrafricaine. «L’Etat est en train de perdre beaucoup d’argent avec des trafiquants qui sortent illicitement avec des diamants exploités dans ces zones minières. Comment voulez-vous que l’Etat aujourd’hui puisse assurer les charges régaliennes, par exemple, le paiement des salaires, ou bien couvrir la gestion des hôpitaux si cet argent-là lui manque? Maintenir cet embargo, c’est ajouter du malheur au malheur», s’insurgeait ainsi en septembre dernier le ministre des Mines et de la Géologie.