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Dossier de la Rédaction

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L’ennemi commun

Un gage de plus de sa modernisation : l’armée camerounaise a organisé, la semaine dernière, une visite guidée de journalistes de la presse nationale et internationale sur le théâtre d’attaques  djihadistes, sur la ligne frontalière avec le Nigeria, dans l’Extrême-Nord Cameroun. Ces hommes et femmes de médias, appartenant à des sensibilités diverses, présentent, depuis lors au public, leur témoignage sur des faits qui, jusqu’alors, n’étaient notoirement rapportés que par les communiqués de la division de la communication du ministère de la Défense. C’est une pratique plutôt rare dans les armées et une démarche qui honore nos forces de défense. Lesquelles, par cette transparence, se montrent dans leur posture d’armée républicaine, menant une guerre propre contre des barbares qui n’hésitent pas à égorger des populations civiles, à enlever et séquestrer religieux et personnels humanitaires, à marier de force d’innocentes jeunes filles brutalement arrachées du cocon familial, à poser des bombes dans des écoles et à brûler des villages.

Les nouvelles relayées par ces envoyés spéciaux de différentes rédactions sont plutôt rassurantes. Voici à cet égard, le témoignage du journaliste de Rfi de retour de cette expédition : « Ce sont des jeunes gens qui, malgré la menace qui est réelle et permanente, nous ont dit toute la fierté qu’ils avaient à défendre leur pays (…) Les militaires camerounais qui combattent nous ont dit qu’ils allaient y rester aussi longtemps que la menace perdurera, aussi longtemps que cela sera nécessaire.» Ce patriotisme, cette détermination, doublés d’un professionnalisme de la part de soldats bien formés et disciplinés, la clairvoyance du chef des armées, le président Paul Biya, notamment à travers la graduation de la riposte et la restructuration récente des régions militaires, expliquent en toute logique, le bilan communiqué par la hiérarchie militaire, au bout de six mois de cette guerre : 33 soldats camerounais tombés sur le champ d’honneur contre un millier d’assaillants tués. Ces chiffres signent des échecs successifs qui ont entamé la réputation d’invincibilité, acquise au Nigeria, de Boko Haram. Des résultats obtenus contre un adversaire qui monopolise l’avantage du choix de l’heure et du lieu de l’attaque et la latitude de replier, à tout moment, au gré des déboires, de l’autre côté de la frontière. D’autant que de ce côté, dans les Etats du Borno et de l’Adamawa, fiefs des dijihadistes, l’armée nigériane n’a cessé de reculer, se réfugiant, à l’occasion, au même titre que des civils traumatisés, au Cameroun ou au Niger.

Il est heureux de constater que partout au Cameroun, les populations comprennent les enjeux et professent leur soutien à cette armée. Les chapelles politiques, toutes tendances confondues, la société civile, les forces vives de la nation, ont clairement prononcé leur soutien à leurs enfants qui se battent au front. Sur le terrain de la foi, la hiérarchie islamique au Cameroun s’est élevée très tôt contre ces usurpateurs qui se drapent du manteau religieux pour assouvir leurs instincts bestiaux et étancher leur soif de sang. En tout cas, s’ils avaient espéré opposer musulmans et chrétiens du Cameroun, le Nord et le Sud, ils sont passés à côté. La conscience nationale forgée, lentement et patiemment, depuis les premières résistances aux conquêtes coloniales, dès la fin du 19e siècle, les idéaux d’unité et d’intégration nationale promus depuis l’indépendance, plie, mais sans rompre,  à tous les vents. Elle a moulé, dans les esprits, à propos de l’intégrité nationale, une unanime intransigeance manifestée hier à Bakassi, et aujourd’hui, dans l’Extrême-Nord. Au moment où les imams prient pour la paix, les chrétiens font de même. Ils soutiennent les soldats au front de leurs prières. A l’instar de la Mission du plein Evangile qui, la semaine dernière à Yaoundé, a organisé une marche de dévotion, en référence à la marche pieuse qui, selon la Bible, ébranla et détruisit les murailles de Jéricho, au temps du guide Josué. Cette union sacrée de l’ensemble du pays est, elle aussi, d’un apport incalculable sur le moral des troupes.

L’embêtant dans cette situation est ce qui ressemble à de la tiédeur de la part de nos voisins. Nul doute, en effet, que la victoire serait proche si les djihadistes rencontreraient la même riposte sur tous les fronts. Pour l’heure, face à l’ennemi commun, le Cameroun semble seul au front, comme Okonkwo, le héros de « Things Fall Apart » du romancier nigérian Chinua Achebe. Dans un contexte où, sur d’autres terrains, la lutte contre le terrorisme est devenue une affaire mondiale.

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