Daniel F. Ekoule présente sa première exposition « Voyages sous les tropiques » à Douala.
« Même mes malades, je les photographie ». Si la révélation de Daniel F. Ekoule arrache quelques rires à ses interlocuteurs, amusés, elle n’en demeure pas moins une sérieuse déclaration d’amour à sa première passion : la photographie. Plus de 40 ans qu’il pratique la médecine. Pourtant, elle reste sa « seconde nature ». La première, le médecin interniste a décidé, cette année 2014, de la partager de façon inédite avec le grand public depuis le 5 novembre dernier à Douala. A 72 ans. 60 ans après avoir pris sa première photo.
60, c’est également autour de ce chiffre que sont estimées les photos de cette exposition dénommée « Voyage sous les tropiques ». Des témoignages, qui commencent près de deux décennies auparavant, de ses pérégrinations à travers le Cameroun, mais aussi de son quotidien à Douala. Lui qui se balade toujours, de moins en moins maintenant, avec un appareil photo. Instinct, habitude, voilà les deux choses qui le guident. A tel point qu’un jour, il manque de se faire emboutir sur le pont du Wouri. Depuis sa voiture, il vient de voir un jeune-homme avec un porte-tout ployant sous la charge de fûts. Il lui faut cette image. Elle est d’ailleurs là, sur les murs de La Petite Boutique à Bonapriso, où le photographe-médecin expose. Comme d’autres photos de rue.
Autres images présentes, des natures mortes, des paysages. Sa manière à lui d’être un ambassadeur des richesses touristiques de son pays : « C’est pour témoigner à ma façon de l’histoire du Cameroun... Nous avons un très beau pays que les natifs eux-mêmes ne connaissent pas ». On découvre ainsi, en plus des destinations touristiques qu’on connaissait déjà, les « Chutes de la Vina près de Ngaoundéré», « La Case de la presqu’ile de Tiko », le « Lac Baleng près de Bafoussam », lac de cratère, le « Col de Bana », « La Sanaga vue de Marienberg », on pose un nouveau regard sur « Youpwe » à Douala...
Et même si on aurait aimé un agencement plus harmonieux des photos pendant l’expo, elle n’en vaut pas moins le coup d’œil. Et même plus. Une contemplation instructive qui va durer jusqu’au 4 décembre prochain. Et déjà, l’ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Laquintinie pense à son projet suivant, lui qui a un fonds photographique de plusieurs milliers d’images. Ledit projet, une expo sur les petits métiers. Passer beaucoup de week-ends au quartier Congo, ça inspire.
