De source introduite, les malfrats de l’Internet continuent de sévir dans notre pays, multipliant les victimes.

244 plaintes et dénonciations relatives à la cybercriminalité ont été enregistrées à la direction de la Police judiciaire entre avril 2011 et juin 2014 au Cameroun.

Ce phénomène qui prend de l’ampleur,  porte essentiellement sur des actes d’arnaque liés au chantage, aux violences, à l’escroquerie ou tentative d’escroquerie, aux fraudes à la carte bancaire, à l’usurpation d’identité, etc. Et  de nombreuses victimes ne se rendent compte de la supercherie que très tard. C’est le cas de Martial N., opérateur économique à Yaoundé. D’après lui, un individu s’était fait passer pour le chargé de clientèle de sa banque et a extrait deux millions de F dans  son compte sans qu’il ne se doute de rien. « J’ai reçu un mail au logo de ma banque et son identité dans ma boîte e-mail. Le courriel en question me demandait de fournir mes données confidentielles (numéro de carte bancaire, de mon compte) et je l’ai fait. Quelques jours plus tard, lorsque j’ai interrogé mon compte, il était vide », raconte-t-il, anéanti.

Les principaux modes opératoires couramment utilisés sur les réseaux sociaux sont selon le directeur de la Police judiciaire, le commissaire divisionnaire, Jacques Dili, le mail d’un supposé héritier qui recherche de l’aide pour le transfert de fonds dans un compte à l’étranger ou encore d’un opposant politique qui cherche de l’aide pour sortir du pays. « En contrepartie, il vous fait miroiter un pourcentage  de la somme transférée et un partenariat futur dans les affaires. Il y a aussi la réception d’un mail vous informant que vous avez gagné à une loterie à laquelle vous n’avez jamais participé ou des données personnelles d’un internaute sur qui des enquêtes sont menées afin de le faire chanter », explique Jacques Dili.

Toujours de source policière, la plupart des arnaqueurs ne sont pas poursuivis. « Tout simplement parce que les victimes se plaignent tardivement lorsque l’arnaqueur a déjà réussi son forfait et s’est déconnecté d’Internet. Il est donc important de prévenir la Police lorsqu’on est encore en contact avec le cybercriminel », indique notre source. Pour se prémunir de ces attaques, Jacques Dili conseille  aux internautes d’éviter de céder aux gains faciles et propositions surprenantes. «Il ne faut jamais transmettre une information confidentielle concernant un compte bancaire, ni toute autre information personnelle aux inconnus. Bref, il faut être vigilant », ajoute-t-il.