Les Tunisiens ont  voté sereinement dimanche  pour élire leur président.

La Tunisie a entamé dimanche, une nouvelle phase de son processus de stabilisation post-printemps arabe. Quatre ans après la révolution qui a mis fin au régime de Ben Ali, les Tunisiens sont allés aux urnes hier pour choisir leur président de la République. Ils avaient le choix entre 27 candidats, dont deux favoris : Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki. C’est une première en Tunisie. Jamais autant de candidats n’ont brigué le fauteuil présidentiel. Le grand absent de ce scrutin, c’est le parti Ennahda, un acteur important du jeu politique. Le parti n’a présenté aucun candidat et n’a pas donné officiellement de consigne de vote.

Le scrutin de dimanche est la première élection libre qu’a connue le pays depuis son indépendance. En effet depuis son indépendance en 1956 jusqu'au soulèvement de 2011, le pays n'a connu que deux présidents: Habib Bourguiba, déposé le 7 novembre 1987 par un coup d'Etat de son Premier ministre Ben Ali ;  et ce dernier, resté président jusqu'à sa fuite en Arabie saoudite le 14 janvier 2011. Les attentes du peuple sont dès lors très grandes. Beaucoup de jeunes avouent n’avoir pas vu leurs conditions de vie évoluer et n’ont pas trouvé d’emploi depuis la chute de Ben Ali. Néanmoins, la mobilisation  des Tunisiens était grande hier dans les bureaux de vote. Tous rêvent de changement, de dignité, d’égalité, et d’une Tunisie libre. Selon la loi électorale, l’instance en charge des élections dispose d’un délai de trois jours pour annoncer les résultats préliminaires de la présidentielle. Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue, un deuxième tour est prévu d’ici fin décembre, au plus tard le 31.