La première séance du nouveau Conseil des ministres s’est tenue lundi à Ouagadougou.

Depuis dimanche soir, le Burkina Faso a passé une nouvelle étape de son histoire post-Compaoré. La composition du gouvernement de transition a été rendue publique. Désormais, les principaux organes de l’exécutif sont pourvus. Les nouveaux ministres nommés dimanche soir n’ont pas eu de répit puisqu’ils ont pris part à leur premier conseil lundi. Ce gouvernement était très attendu. La composition de l’équipe gouvernementale avait été annoncée pour jeudi dernier, puis pour samedi au plus tard, et enfin pour dimanche. De longues tractations ont fait traîner les choses. Finalement l’armée et la société civile sont parvenues à un compromis sur les personnalités devant prendre part au gouvernement. Le président de la Transition, Michel Kafando, diplomate de carrière, a décidé de gérer le ministère des Affaires étrangères. Le lieutenant-colonel Zida, Premier ministre, sera quant à lui  en charge de la Défense

D’une façon générale, selon de nombreux observateurs, le casting gouvernemental fait la part belle à l’armée. En plus du lieutenant-Colonel Isaac Zida, trois militaires font partie du gouvernement. Le colonel Auguste Denise Barry a été nommé ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité. Le colonel Boubacar Ba devient ministre des Mines et de l’énergie. Enfin, le colonel David Kabré, a été désigné ministre des Sports. Toujours est-il que  plusieurs postes importants ont été confiés à des membres de la société civile. « C'est un gouvernement de techniciens, on n'attendait pas autre chose », a réagi Ablassé Ouédraogo, un des principaux leaders de l’ex-opposition politique qui s’est confié à l’Agence France presse. . 

Du reste depuis l’officialisation du gouvernement de transition, de nombreux acteurs politiques et de la société civile du Burkina Faso se sont exprimés. Le mouvement Balai citoyen, qui a été au centre de la contestation du pouvoir de Blaise Compaoré s’est exprimé.  « C’est un gouvernement qui était fortement attendu (…) Pour ce qui concerne la défense, il faut forcément recomposer l’armée burkinabè. Tout le monde sait aujourd’hui qu’au Burkina, on a deux armées, le régiment de sécurité présidentielle et l’armée régulière. Il fallait forcément un militaire pour régler cette question-là» a déclaré Guy Hervé Kam, le porte-parole, du mouvement Balai Citoyen. Du côté de la classe politique, Ablassé Ouédraogo, trouve la composition du gouvernement rassurante.