Malgré les campagnes de sensibilisation, pour bannir ces brutalités du pays, le mal demeure.
Jacqueline M., la quarantaine à peine entamée est femme de ménage à Yaoundé. C’est malgré elle, qu’elle exerce cette activité. Cette mère de deux enfants a subit au cours de sa vie plusieurs violences physiques et psychologiques infligées par son époux et ses proches. « J’ai connu le calvaire. Le père de mes enfants me battait tout le temps et me privait de repas avec les enfants. Au bout de dix ans de vie commune, j’ai fait quatre avortements involontaires. Malgré cette souffrance, je résistais en pensant qu’il allait changer. Tel ne fut pas le cas jusqu’au jour où j’ai décidé de repartir chez mes parents », raconte la dame. La vie n’est non pas rose chez les tiens où elle est persécutée en longueur de journée par sa famille.
Le cas de Jacqueline M., n’est pas isolé. Comme elle, de nombreuses filles et femmes sont violentées dans leur vie. Selon les statistiques des Nations Unis publiées en décembre 2013, sur les violences faites aux femmes au Cameroun, 52 % d’entre elles ont subi des violences conjugales, 53% des violences depuis l’âge de 15 ans, 30,56% des violences physiques, 53,79% victimes de violences émotionnelles, 30,8% des violences sexuelles, 54,54% d’abus psychologique, 50,24% des violences économiques, 24% des adolescentes ont subi le repassage des seins et 1,4 % ont été victimes de mutilations génitales féminines.
A l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes mardi dernier, la communauté internationale a placé la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes sur le thème : « De la paix à la maison à la paix dans le monde : défions le militarisme et finissons-en avec les violences faites aux femmes. » Le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie Thérèse Abena Ondoa Obama (Minproff), a rappelé qu’un programme conjoint d’accélération de la prévention des violences basées sur le genre et la prise en charge holistique des survivantes dans les régions les plus affectées a été élaboré pour la période 2014-2015. Le but étant de créer un environnement socioculturel permettant à toutes les femmes et à toutes les filles sans discrimination d’exercer pleinement leurs droits humains et citoyens. « Les violences faites aux femmes, désignent tout acte dirigé contre l’être humain de sexe féminin causant ou pouvant lui causer des souffrances physiques, sexuelles ou psychologique, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation de liberté que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée », a précisé le Minproff. Leurs conséquences peuvent entraîner des infirmités, des grossesses indésirées, l’éclatement des familles arrêt ou la cessation d’activités génératrice de revenus, voire des décès.
