Dans son vingt-quatrième album, l’artiste musicien camerounais se positionne en défenseur du makossa.
42 minutes 45 secondes. C’est le laps de temps que dure l’écoute d’« Ossoko 24 ». Titre du vingt-quatrième album de Ben Decca qui vient juste de paraitre sur le marché discographique. Au cœur de ce énième jet de l’aîné des Decca, deux symboles. Le chiffre 24 et une hotte. Le chiffre 24, dont l’addition des chiffres donne six, symbole de la renaissance dans la tradition bantu, Sawa plus particulièrement, explique l’artiste. Autre curiosité, la hotte, panier utilisé dans certains villages d’Afrique pour se rendre soit au marché ou encore dans les champs. Un outil dont Ben Decca affirme en être l’incarnation. Le virtuose du makossa souhaite à travers ce nouvel opus, interpeler les uns et les autres sur la nécessité de se remettre en question chaque jour à travers une introspection, qui invite au changement de comportement afin de demeurer un modèle pour la société.
A travers les neuf titres que comporte l’album « Ossoko 24 », c’est à une ballade au cœur de l’amour décliné dans ses divers aspects (l’amour de Dieu, l’amour dans les couples, l’amour de la patrie, etc.) que l’artiste convie les mélomanes. Le tout porté par un makossa aux mélodies parfois douces et très enlevées dont Ben Decca affirme être l’un des défenseurs. Il refuse d’ailleurs qu’on attribue à ce rythme une appartenance ethnique, côtière en l’occurrence, car d’après Ben Decca, le makossa est un patrimoine camerounais et non la propriété d’un groupe ethnique particulier. A chaque titre, un message est diffusé en trois séquences car selon Ben Decca, son maître Eboa Lotin lui avait dit de son vivant que la musique est comme une dissertation. Elle doit avoir une introduction, un corps du devoir et une conclusion. Le but du jeu étant qu’à la fin, que celui qui écoute la chanson, à défaut de comprendre les paroles, en sorte avec quelque chose qui puisse impacter sa vie. Conçu au Cameroun, l’album « Ossoko 24 » a connu la participation du célèbre arrangeur Frédéric Ndoumbe et bénéficié des conseils d’un certain Richard Bona. Ben Decca est annoncé dans la ville de Ngaoundéré le 5 décembre prochain, puis à Yaoundé avant la fin du mois du même mois pour une série de spectacles.
