Meurtrie et en quête des repères majeures qui peuvent booster le développement total du pays, la République centrafricaine est aujourd’hui à la croisée des chemins, certainement difficiles, mais aussi à huis clos. Que faire pour que la nation rêvée par Barthélémy Boganda, le père de l’indépendance du peuple centrafricain, soit mise en œuvre ? Que faire pour ce pays pourtant pourvu par la providence d’un sous-sol riche en minerais et fertile dans sa terre nourricière connaisse un destin meilleur ? Pour avancer dans la paix et l’épanouissement de toutes les populations, il convient, sans concession, de bannir toutes les tueries et exactions perpétrées dans le pays par les deux camps rivaux depuis la chute du régime de François Bozizé en mars 2013. Le pays a alors été divisé entre les Séléka , musulmans , qui ont conquis le pouvoir par la force, et les chrétiens sous la bannière des anti-balaka. D’où les violences meurtrières qui ont ensanglanté le pays et endeuillé les familles centrafricaines. Mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Maintenant, le discours dans tous les camps protagonistes, est à l’apaisement. Ce qui en soi constitue une avancée remarquable en faveur de la paix.
C’est ainsi que dans le cadre des grandes manœuvres politiques dans l’optique du forum de Bangui, prévu en janvier prochain, tous les acteurs de la scène socio-politique centrafricaine sont sur la sellette. Malgré leurs divisions, les anciens Seleka se sont mués en partis politiques, de nature à porter leur voix au dialogue national. La grande nouvelle vient du côté de la milice des « anti-balaka », qui s’était constituée pour contrer les violences infligées par les rebelles Séléka, qui a déclaré solennellement vouloir déposer les armes afin de se constituer en un mouvement politique. L’annonce a été faite de manière très officielle samedi dernier. Les grandes manœuvres politiques pour faire renaître la Centrafrique de ses cendres sont heureusement en cours. Car au-delà du pays, il s’agit de revitaliser toutes ses composantes en vue des prochaines élections générales au milieu de l’année prochaine. Des élections déterminantes censées remettre ce pays qui, de part sa configuration géopolitique naturelle et historique, est au centre de l’Afrique, le plus vieux continent du monde. En Centrafrique, des milliers de personnes ont péri dans des violences, des tueries et des viols commis dans la haine de l’autre, qui hier était non seulement le voisin mais aussi le compagnon ou la compagne. Déposer les armes pour fraterniser ensemble constitue à n’en point douter une avancée majeure sur le chemin de la paix et de la concorde.