La levée de corps du premier proviseur noir du Lycée Leclerc a lieu vendredi à l’Hôpital général de Yaoundé.
C’est une vive émotion au sein de la famille mais aussi auprès de ce qui ont côtoyé Daniel Essono Edou, premier proviseur noir du Lycée général Leclerc de Yaoundé en 1973. Et pour cause ! Le vieil homme de 88 ans décédé le 9 novembre dernier entame son dernier voyage vendredi à l’hôpital Général, où a lieu sa levée de corps. Depuis sa disparition, ses enfants tout comme ses anciens élèves sont inconsolables. Pour Isabelle Essono, sa fille, c’est un grand vide qui ne sera jamais comblé à l’image d’une pièce d’un puzzle qu’on ne peut pas finir. Cet homme de caractère qui aimait dire avec fierté qu’il était né le 21 décembre 1926 entre les mains des missionnaires américains. Pour cela, il se considérait comme béni de Dieu.
Sur le plan scolaire et académique, ce camarade de Mongo Béti de la seconde en terminale au Lycée classique et moderne mixte de Yaoundé (ancêtre du lycée Général Leclerc) a obtenu son premier baccalauréat organisé au Cameroun en 1951. C’est ainsi qu’il entame ses études supérieures tour à tour à l’université d’Aix-Marseille en France sanctionné d’un certificat d’étude littéraire général (Propédeutique), à Lyon et Grenoble où il termine avec un certificat de philosophie anglaise
De retour au Cameroun en 1958, Daniel Essono est affecté au Collège moderne de Nkongsamba et entre dans la Fonction publique camerounaise en catégorie A2. En 1960, il remplace un certain Delanoe comme premier proviseur de cet établissement désormais dénommé Lycée de Manengoumba. En 1963, Essono Edou est nommé directeur de l’Administration centrale du ministère de l’Education nationale dirigé par William Aurélien Eteki Mboumoua et avec Michel Dooh Kingue comme directeur de cabinet. Il exerce un mandat de député fédéral entre 1964 et 1970. En 1973, Daniel Essono Edou est muté au lycée Général Leclerc de Yaoundé, où il est également le premier proviseur noir puisqu’il remplace à ce poste le Français Levêque. Cet enseignant, administrateur et député sera inhumé samedi dans son village natal à Ndjazeng dans la vallée-du-Ntem, région du Sud. Un repos éternel bien mérité.
