Le président Joseph Kabila a désigné lundi une nouvelle équipe où cohabitent majorité et opposition.
Joseph Kabila a procédé lundi matin, par le biais d’une ordonnance lue sur les antennes de la télévision publique congolaise à la nomination d’un nouveau gouvernement.
Le président de la République démocratique du Congo a renouvelé sa confiance à Augustin Matata Ponyo au poste de Premier ministre, chef du gouvernement. Ce dernier est également ministre de l’Economie. Constitué au total de quarante-huit membres, le nouveau gouvernement est composé, en dehors du Premier ministre, de trois vice-Premiers ministres, deux ministres d’Etat, 32 ministres et de dix vice-ministres. Avec une primauté de la majorité présidentielle qui conserve l’essentiel des portefeuilles-clés. Ainsi, au poste de ministre de la Défense, on retrouve l’ancien gouverneur du Katanga, Aimé Ngoï Mukena, tandis que le ministère des Finances a été attribué à l’ancien directeur de Cabinet adjoint à la présidence de la République, Henri Yav Mulang. Joseph Kabila a également fait appel à d’anciens ministres comme Alexis Thambwe Mwamba nommé à la Justice et Olivier Kamitatu au Plan.
Gouvernement dit de «cohésion nationale», il a vu l’entrée en son sein de sept opposants et de certaines figures de proue de la société civile. En dehors de Thomas Luhaka, secrétaire général du Mouvement pour la libération du Congo de Jean-Pierre Bemba, désigné vice-Premier ministre en charge des Postes, Téléphones et Télécommunications, la nouvelle équipe gouvernementale ne compte pas beaucoup d’opposants radicaux. Sur les 48 membres du nouveau gouvernement, moins de dix sont des femmes. L’opposition dite «républicaine» proche du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, en fait partie avec Michel Bongongo comme ministre d’Etat au Budget. Cependant, le président Kabila a frappé un grand coup en débauchant un cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi, de l’opposition radicale. Le député Daniel Madimba Kalonji issu de ses rangs a été fait ministre de la Recherche scientifique, qualifié par l’opinion publique kinoise de «petit ministère».
Le tout nouveau gouvernement caractérisé par l’entrée de l’opposition est l’une des recommandations issues des concertations nationales tenues en octobre 2013 au cours desquelles il a été demandé à M. Kabila la mise en place d’un gouvernement dit de «cohésion nationale». En nommant ainsi un nouveau gouvernement, Joseph Kabila veut non seulement reprendre la main dans les zones frontalières en proie à un climat d’insécurité permanent, mais aussi redorer l’image d’une administration ternie par un immobilisme dans la marche des affaires du pays.
