Le processus électoral burundais suscite des inquiétudes. Les évêques réunis, dimanche, à la cathédrale de la capitale Bujumbura, ont dénoncé des irrégularités observées dans ce processus notamment
l’absence du dialogue politique, et des fraudes dans l’enregistrement des électeurs.
La sortie de la conférence épiscopale burundaise intervient après celle de l’opposition et de la société civile relatives aux violations du processus électoral qui se traduisent, entre autres, par des distributions massives de fausses cartes d’identité , depuis deux semaines , dans un contexte où l’enregistrement des électeurs pour les élections générales de 2015 bat son plein. S’il est clair que ce processus électoral est loin d’être parfait, il demeure que les acteurs politiques burundais ont signé, en juin dernier, un code de bonne conduite pour des « élections libres, apaisées et inclusives en 2015. » Ce code de bonne conduite était censé prévenir les maux qui sont actuellement décriés. Il reste cependant que cette feuille de route n’a jamais été respectée par ses signataires. Non seulement l’ONU avait encouragé la signature du code de bonne conduite, mais en plus, son émissaire dépêché sur place ainsi que ceux des Etats –Unis d’Amérique, de l’Union européenne et de l’Union africaine avaient prévenu le gouvernement burundais du fait que les restrictions de l’espace politique et des libertés civiles risqueraient de mettre en cause les progrès ayant permis au Burundi de sortir des années difficiles de conflit interethnique .La méfiance et les tensions qui prévalaient avant la signature du code de bonne conduite se sont réinstallées. De même, les conseils prodigués par les émissaires internationaux n’ont pas été respectés. A telle enseigne que l’alliance ADC – Ikibiri a décidé de retirer ses membres des commissions électorales provinciales et communales indépendantes. Encore que la violence politique imputée aux Imborenakure, les jeunes de la ligue du parti au pouvoir(le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie) complique, par moments, la situation politique.
Le Burundi ne saurait certainement pas aller aux élections dans cette atmosphère délétère. D’où l’appel au dialogue véritable lancé par les évêques. Ce dialogue devrait dépoussiérer le processus électoral dans le sens d’une indispensable transparence au moment où la Commission vérité et réconciliation chargée de faire la lumière sur les massacres interethniques commis de 1962 à 2008 et promouvoir le pardon et la réconciliation nationale est mis sur pied.