Le Cap Vert connaît des moments difficiles. Le volcan Fogo, point culminant de l’archipel, est entré en éruption le 22 novembre dernier, 19 ans après sa dernière activité. Des centaines de riverains ont déjà été évacués. L’aéroport de l’île de Fogo a été fermé. De même, le gouvernement a décrété l’état d’urgence sur cette île et pourrait l’étendre sur l’île de Brava en fonction de l’évolution de la situation.
Même si l’éruption survenue récemment n’a pas encore fait autant de déplacés que celle de 1995, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle suscite plus d’inquiétudes. Parce qu’elle a été plus forte que la précédente. Qui plus est, la quantité de lave qui s’écoule du Mont Pico de Fogo et sa vitesse ne cessent d’augmenter. La preuve en est que les coulées de lave se rapprochent actuellement de la ville de Cha das Caldeiras où les 1200 habitants été évacués et accueillis dans des abris de secours. La menace volcanique est si grave que de nouveaux villages pourraient être évacués dans les prochaines heures. Ce n’est pas un hasard si, par précaution, les autorités aéronautiques capverdiennes ont conseillé aux avions qui emprunteraient l’espace aérrien de l’archipel de faire un détour afin d’éviter le nuage de poussière volcanique et de gaz éjecté par le volcan. Pour sa part, l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) a mis l’espace aérien capverdien sous alerte maximale à cause de la poussière des cendres provoquée par l’éruption volcanique qui pourrait affecter la sécurité des avions. Toujours est-il que le gouvernement n’a pas baissé les bras face à l’ampleur de la menace. Au contraire, tout est mis en œuvre pour l’enrayer. C’est dans ce sens qu’une cellule de crise, a été mise sur pied pour faire face à l’éruption volcanique. Le Premier ministre Jose Maria Neves qui s’est rendu sur place récemment, a lancé un appel à l’aide internationale. Cette aide n’a pas tardé à s’organiser. Outre les promesses d’aide angolaise et congolaise ainsi que le soutien financier bissau-guinéen, une frégate portugaise est désormais en poste avec des équipements de protection et de logistique pour surveiller l’activité sismique. Des spécialistes des Iles canaries œuvrant dans le même domaine sont également mobilisés. Pendant que le responsable de la préparation des opérations d’urgence aux Nations unies s’active aux côtés des populations sinistrées.