Le président de la République a limogé sa vice-présidente et huit ministres.

Le président zimbabwéen a procédé, mardi dernier, à une purge dans son entourage en congédiant sa vice-présidente, Joice Mujuru. Le communiqué du secrétaire en chef du gouvernement, Misheck Sibanda, explique ce limogeage par une incompatibilité entre la conduite de cette dernière et ses responsabilités. «Il est devenu évident que sa conduite dans l’exercice de ses fonctions était devenue incompatible avec le niveau attendu, présentant un conflit entre les responsabilités officielles et des intérêts privés.» Ancienne combattante pour l’indépendance, Joice Mujuru (59 ans) était considérée, eu égard à son statut de vice-présidente, comme probable héritière de Robert Gabriel Mugabe (90 ans). Depuis quelque temps, elle était accusée d’incompétence, de corruption et complot pour assassiner le président de la République. La semaine dernière, à la faveur du congrès de la ZANU-PF, Mme Mujuru se voyait déjà débarquer du Comité central au profit de Grace Mugabe (49 ans) alors que Robert Mugabe se voyait reconduit au poste de président de ce parti.

En se séparant de sa vice-présidente, le président Mugabe a également congédié huit ministres proches de cette dernière. Les ministres des Affaires présidentielles, de l’Information et de la Communication, de l’Indigénisation, de l’Education supérieure, des Services publics, de l’Energie et province du Mashonaland oriental ont été remerciés. En réaction à son éviction, Joice Mujuru déclare dans un communiqué être l’objet d’un tissu de mensonges et d’une campagne de dénigrement. «Je suis devenue la mouche prise dans une toile de mensonges dont l'objectif final est la destruction de la ZANU-PF, de ce qu'elle représente et finalement du gouvernement actuel. J'ai décidé de rester loin de l'inévitable humiliation publique qui a été infligée à d'autres membres malheureux du parti», lance-t-elle.