Nuisances et litiges rythment le quotidien de différents résidents de logements collectifs.
Grâce à une politique volontariste des pouvoirs publics et à des initiatives privées, des immeubles collectifs fleurissent dans les grandes villes du pays. Ils sont très visibles dans les camps Sic et autres projets de logements sociaux, mais aussi dans différents quartiers de Yaoundé, bâtis par des promoteurs immobiliers privés. Lorsqu’on y achète un appartement, l’on devient copropriétaire et donc soumis à une règlementation précise. Malgré cela, les relations avec les autres habitants ne sont pas toujours au beau fixe.
Ce jeudi 11 décembre à la cité de Mfandena à Yaoundé, au lieu-dit Titi garage où sont concentrés des immeubles de la Société immobilière du Cameroun (Sic), tout semble pourtant paisible. Les lieux viennent de connaître un coup de propreté : les voies d’accès sont nettoyées, les mauvaises herbes taillées. Il ne reste plus qu’un coup de pinceau sur les murs de certains immeubles à la peinture défraîchie. Un foyer de bois détonne cependant dans ce joli décor. Et comme pour étaler au grand jour les problèmes de coexistence qui subsistent ici, un habitant d’un immeuble verse de l’eau sale depuis son balcon sis au troisième étage. Et tant pis pour les locataires du rez-de-chaussée ayant aménagé un petit jardin aux alentours de leur appartement. « C’est tout le temps pareil. Bien des habitants manquent de savoir vivre. Si ce n’est pas la musique qui est mise à fond tard le soir, c’est la radio tôt le matin ou la cuisine que l’on fait dans la cage d’escalier», se plaint la dame du rez-de-chaussée.
C’est clair que les règles élémentaires de la vie sur une copropriété ne sont pas connues de tous ici. D’où de nombreuses frictions entre les habitants. « A l’arrivée ici, le règlement est pourtant remis à chaque locataire ou propriétaire. Les uns et les autres sont informés du fonctionnement dans les espaces communs et privatifs. Malgré cela, certains voisins sont d’un sans-gêne… Ils envahissent le parking ou organisent des fêtes dans des espaces communs sans requérir l’avis des autres », assure un habitant de la zone. Ici, certains dictent donc leur loi ou presque, au mépris des autres. La raison étant l’ignorance des textes réglementaires en vigueur. La loi publiée en 2010 est pourtant supposée régler ce genre de difficultés.
