Voici donc venu le grand jour de l’ouverture de la 4e édition des Jeux nationaux de sports (Dixiades 2014). L’honneur revient à Yaoundé d’accueillir pour la deuxième fois cet événement sportif d’envergure qui vient marquer d’une pierre blanche le cinquantenaire du mouvement olympique national. Depuis la participation du Cameroun aux Jeux olympiques de Tokyo en 1964 à travers le Comité national olympique (CNO), beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, consolidant au passage la vocation première d’une belle initiative qui nous a procuré à ce jour trois médailles d’or olympiques. L’organisation même des Dixiades a été une réponse forte à des préoccupations dont la pertinence transcende les barrières géographiques ou linguistiques pour porter au loin des valeurs universelles.
D’après la Charte constitutive, le mouvement olympique est l’action concertée, organisée, universelle et permanente, exercée sous l’autorité suprême du Comité International Olympique (CIO) de tous les individus et entités inspirés par les valeurs de l’olympisme.
De par sa vocation, l’organisation Les Jeux nationaux du sport répond parfaitement à ce noble idéal. En ce sens qu’il a pour ambition de «rassembler les meilleurs athlètes camerounais et de la sous-région, sans discrimination » selon la formule chère au président eu Comité National Olympique et Sportif du Cameroun (CNOSC), Hamad Kalkaba Malboum qui entend donner une touche particulière à l’événement qui va se différencier des précédentes éditions.
Au chapitre des innovations, on peut relever le souci du CNOS d’accompagner, mieux que par le passé, les efforts des athlètes, des encadreurs et des spectateurs afin de renforcer la dynamique de la victoire dans un esprit de saine concurrence. En repoussant la limitation d’âge, les organisateurs ont voulu certainement attirer le maximum de monde dans une logique de qualité et de performance. En clair, tout sportif valeureux et méritant se voit ainsi accorder une chance de s’imposer davantage dans sa discipline. L’objectif final étant de faire des Dixiades un véritable vivier indispensable à l’éclosion des nouveaux talents sportifs au service des sélections nationales dans différentes disciplines. La dernière innovation réside dans l’internationalisation du tournoi qui va accueillir plusieurs pays de la sous-région dans différents sites de la cité-capitale.
Au-delà des performances purement sportives, la tenue des Dixiades 2014 survient dans un contexte marqué par l’insécurité persistante et des actes de violence dans certaines zones frontalières du pays. Par ailleurs, la situation conflictuelle qui prévaut au sein de plusieurs associations sportives va à l’encontre de l’apaisement tant recherché. Il y a longtemps en effet que le sport a cessé d’être un facteur de rassemblement pour devenir le vecteur de la rancune et de la division. Il n’y a qu’à rappeler le spectacle pitoyable qu’offrent certaines fédérations sportives nationales sur fond de batailles d’égo ou de positionnement. Quelques déclarations ou attitudes déplacées ne peuvent que contribuer à exacerber des tensions aux conséquences imprévisibles. Dans un tel environnement, l’organisation des Dixiades 2014 apparait à la fois comme un énorme défi et une leçon à l’endroit des adeptes de l’intolérance, de l’extrémisme et de l’exclusion. Dans un univers sportif où la médisance le dispute à la haine, quoi de plus réconfortant de constater que les Jeux nationaux de sport constituent une parenthèse idoine pour taire les querelles et faire prévaloir les valeurs d’altruisme, de solidarité, de fraternité et de fair-play qui ont tendance à être foulées au pied par ceux-là mêmes chargés de leur défense. Structurer l’individu dans une société humaniste, voilà un des objectifs de l’idéal olympique, « une philosophie de la vie, fondée sur la joie d’ans l’effort et qui entend mettre partout le sport au service du développement harmonieux de l’homme, en vue d’encourager l’établissement d’une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine. »
