Le gouvernement de Transition reproche au Congrès pour la démocratie et le progrès des activités incompatibles avec la loi.

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti politique de l’ancien président Blaise Compaoré, est interdit de toute activité depuis lundi dernier. L’arrêté signé par Auguste Denis Barry, ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, reproche à cette formation politique des «activités incompatibles avec la loi portant charte des partis politiques au Burkina Faso». Dans la foulée, la Fédération associative pour la paix avec Blaise Compaoré (FEDAP-BC), une association de soutien au président déchu,  et l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), la troisième force politique du Burkina Faso favorable à l’époque à la modification de la Constitution, ont également été suspendues. Le texte du gouvernement ne donne aucune indication sur la durée de la suspension.

Une suspension qui vient confirmer les  accusations formulées par le camp de l’ancien régime qui dit être victime de «nettoyage» et de «chasse aux sorcières». Il y a quelques jours, une tempête a secoué les entreprises d’Etat et évincé de leurs sièges leurs patrons, accusés de proximité avec Blaise Compaoré. La société immobilière appartenant à Alizéta Ouedraogo, la belle-mère de l’ancien président, est passée dans le portefeuille de l’Etat. Pour avoir invité ses troupes à se défendre en cas d’attaque, Assimi Kouanda, le leader du CDP et Adama Zongo, celui du FEDAP-BC, méditent leur sort dans les cellules de la gendarmerie de Paspanga de Ouagadougou depuis le 5 novembre dernier. Les autorités les accusent d’avoir tenu publiquement des propos de nature à porter atteinte à l’ordre public.