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Dossier de la Rédaction

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« L’industrie locale est plus que jamais menacée »

André Fotso, président du Gicam.


M. le président, vous êtes le candidat unique à votre succession. Qu’auriez-vous brandi comme bilan à un adversaire s’il y en avait eu un en face de vous ?

Je souhaite d’abord préciser que l’expression « candidat unique » à ma succession ne reflète en aucun cas ce qui se passe au Gicam. Au terme d’un processus ouvert et d’une totale transparence qui promeut la pluralité des listes – il s’agit d’un scrutin de liste – le Secrétariat exécutif n’a reçu qu’une seule liste : Alliance Active II que j’ai l’honneur de conduire. Cette précision faite, notre bilan est connu des membres du Gicam qui suivent et accompagnent le Conseil exécutif depuis 3 ans.

Toutes nos actions ont été guidées par une seule ambition : mobiliser tous les acteurs autour de l’accélération de la croissance pour gagner au moins un point chaque année afin d’atteindre un taux à deux chiffres dès 2020 et placer le Cameroun sur le chemin de l’émergence. C’est dans cet esprit que nous avons déployé plusieurs initiatives pour donner aux entreprises des marges de manœuvre afin qu’elles jouent efficacement leur rôle de moteur de la croissance et de vecteur de la cohésion sociale par leur vocation à créer richesses et emplois. En direction des pouvoirs publics, nous avons œuvré intensément pour un dialogue public/privé plus dense et mieux structuré, orienté vers la culture du résultat. De même qu’aux côtés du gouvernement, nous avons été de tous les voyages de promotion de la destination Cameroun, afin d’attirer plus d’investisseurs dans notre pays.

A l’endroit de nos frères et sœurs de la diaspora, nous travaillons pour les impliquer dans notre dynamique actuelle leur conférant le statut de membre-associé. Un accent particulier a été mis sur la restructuration et l’amélioration de la gouvernance interne du Groupement de manière à le rendre plus efficace, plus audible et plus ouvert. Enfin, avec les organisations-sœurs d’Afrique centrale et de l’Ouest, nous œuvrons pour accélérer l’intégration du continent pour permettre à nos entreprises de déployer leurs activités.

Vous indiquez que le Groupement va s’impliquer dans la recherche de solutions pour la protection de l’industrie locale. Selon vous, qu’est-ce qui la menace aujourd’hui ?

C’est un axe majeur de notre nouveau projet. Notre conviction profonde est que la valorisation des efforts d’investissement déployés aujourd’hui par notre pays requiert une véritable stratégie de promotion de la production locale. Pour espérer une croissance véritablement inclusive et porteuse d’emplois pour notre jeunesse, il est indispensable de se donner des marges de manœuvre pour assurer le développement endogène de notre tissu économique et le rendre plus intégré. Il nous semble difficile d’imaginer que nous puissions atteindre nos objectifs d’émergence sans modification structurelle de notre mode actuel d’insertion dans l’économie mondiale dont la tendance est de nous confiner au rôle d’exportateur de matières premières et d’importateur de produits finis. Pour cela, l’industrie locale est appelée à jouer un rôle central. Celui-ci, déjà en proie aux contraintes internes inhérentes aux coûts élevés des facteurs de production (terre, équipements, main d’œuvre qualifiée, énergie, infrastructures de communication, …) et à l’insécurité juridique est, plus que jamais, menacée par la concurrence exacerbée des produits importés. Cette situation compromet le développement de nombreuses initiatives et entraîne plusieurs industries vers la banqueroute. Aussi, des mesures urgentes s’imposent, notamment en termes de régulation des marchés et d’ajustement de la politique douanière. Il est par exemple aberrant de constater que pour plusieurs produits locaux, les taux de droits de douanes appliqués aux matières premières importées pour leur fabrication s’avèrent supérieurs aux taux appliqués sur les produits finis concurrents.

3- Vous promettez d’agir en faveur des jeunes, notamment des jeunes promoteurs d’entreprise, et d’accompagner les Pme. Pourriez-vous développer ?

Notre Groupement est bien entendu interpellé par ces questions desquelles dépend également l’avenir de notre économie. C’est pourquoi, le projet que nous allons soumettre ce jeudi à l’appréciation de nos adhérents entend mettre un accent particulier sur ces préoccupations. Nous envisageons notamment de consolider les plateformes de partenariat qui nous lient aux institutions universitaires dans l’optique de la professionnalisation des enseignements. S’agissant de la formation professionnelle, un intérêt particulier sera accordé au projet de construction de trois Centres de formation professionnelle sectoriels pour lequel nous sommes aujourd’hui engagés dans un important partenariat avec le Minefop. En ce qui concerne la promotion des Pme, en plus des initiatives amorcées au cours de ces trois dernières années en faveur du renforcement de leurs capacités, nous projetons un saut qualitatif avec la mise en place d’un Centre d'Innovation et d'Incubation (C2I) pour accompagner les jeunes créateurs et les jeunes promoteurs.

4- Depuis quelques années le concept « Un patron, une plantation » a germé au Gicam. Dans un récent communiqué, vous parlez de sa « mise en œuvre effective » à venir. Le projet n’est-il pas un peu lent à mûrir ?

Le projet « Un patron, une plantation », une autre innovation de notre projet 2011-2014, a déjà enregistré plusieurs avancées. Nous disposons aujourd’hui d’un modèle économique crédible pour sa phase pilote et les appels à souscription ont déjà été lancés auprès de nos adhérents pour la mobilisation du capital de l’entreprise qui conduira le projet. Les ressources foncières ont déjà été identifiées et l’année 2015 devrait être celle du lancement effectif de cette initiative.

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