Les Etats-Unis et CUBA dialoguent. Le président américain, Barack Obama, et son homologue cubain, Raul Castro, ont simultanément annoncé , mercredi, une normalisation des relations , entre leurs pays, gelées depuis 1962 à la suite de l’embargo américain imposé à l’île .
Ce rapprochement était improbable sous le régime de Fidel Castro, partisan d’une révolution cubaine pure et dure. Il a, pourtant, été rendu possible notamment grâce à la médiation du chef de l’Eglise catholique romaine, le pape François. Mais aussi et surtout par le concours du président cubain, Raoul Castro, successeur de Fidel Castro, qui a ouvert un canal diplomatique avec le Vatican tandis que son prédécesseur et frère maintenait ses distances vis-à-vis de l’Eglise. Le dégel des relations entre La Havane et Washington résulte aussi certainement des réformes initiées par Raoul Castro notamment l’ouverture à l’économie de marché et l’octroi aux citoyens de la liberté de voyager sans autorisation des autorités mais également de la décision de libérer un Américain détenu, depuis cinq ans, dans la capitale cubaine . La nouvelle tournure des relations américano-cubaines est telle que Raoul Castro a dévoilé que Barack Obama et lui se sont mis d’accord sur le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Pour sa part, le chef de l’exécutif américain a révélé que les Etats-Unis vont autoriser des échanges bancaires et commerciaux avec l’île pour permettre aux Cubains de communiquer avec les Américains. De même, l’embargo imposé à CUBA, depuis une cinquantaine d’années, pourrait être levé. Il est possible que le président américain examine avec le Congrès la levée de cet embargo qui avait fait l’objet d’une loi.
Le dialogue entre les deux capitales montre certainement qu’un important pas a été franchi dans le sens de la normalisation de leurs relations. Tout n’est pour autant pas terminé. La Havane tient à ce que la levée de l’embargo américain sur l’île soit effective. Elle réclame aussi la libération de trois agents cubains. Il est également exclu que CUBA fasse des concessions dans les domaines de l’intégrité territoriale, l’ouverture politique ou celui des droits de l’homme. Sur ces deux dernières questions, la conception cubaine diffère certainement de celle des Etats-Unis. Ayant décidé de repartir sur de nouvelles bases, les deux pays savent à quoi s’en tenir, surtout dans la perspective du sommet de la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) prévu en avril prochain au Panama.