Le Minepia mène plusieurs actions visant à lever les contraintes qui freinent le développement de l'élevage au Cameroun.
Coût prohibitif des aliments, insuffisance d’alevins, défaut des capacités techniques et professionnelles et manque de financement. Voilà sur quoi butte l’essor du secteur de l’élevage au Cameroun. Au ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), l’on fait également allusion à la protection des cheptels contre les maladies animales, à l’instar de la peste porcine. Il est question ici d'en réduire l'incidence sur le cheptel d’une part et d’autre part, de protéger le consommateur contre certaines de ces maladies animales, transmissibles à l'homme. Néanmoins, « l’état de la production dans le secteur de l’élevage et de la pêche s’est nettement amélioré grâce aux innovations apportées au niveau institutionnel, avec par exemple, la transformation progressive des stations d’élevage en Station d’impulsion et de modernisation de l’élevage (SIMEL) », confie le ministre Taïga.
Sur le terrain, l’on observe aussi une mutation au niveau de certaines exploitations avec la combinaison agriculture-élevage. C’est dire que les éleveurs assurent l’alimentation des bétails par la production des foins. Une initiative qui aide à gérer la difficulté d’accès aux aliments. Côté formation, dans le domaine des pêches et de l’aquaculture notamment, des structures d’encadrement et d’accompagnement naissent au fil des ans. Entre autres, l’Institut des arts et métiers nautiques de Limbé dans le Sud-Ouest. La réhabilitation des quatre stations aquacoles (Yaoundé, Ebolowa, Ngaoundéré et Kumba). La construction et l’équipement de deux centres de formation des pêcheurs dans le Sud-Ouest et le Littoral.
Production animale
Dans ces filières, la priorité est accordée à la promotion des élevages à cycle court, la facilitation et l’encouragement de la création des ranches de moyenne et grande importance pour l’élevage bovin. Dans le domaine des industries animales, il est attendu une plus forte implication du secteur privé. En ce qui concerne le développement de la filière porcine, le gouvernement y a investi 4,12 milliards de F depuis 2005 (structuration, appui, etc.) Mais la réapparition de la peste porcine africaine en 2010 dans les trois régions septentrionales et actuellement en cours dans 5 des 10 régions du pays (Ouest, Nord-Ouest, Sud-Ouest, Littoral et Centre) montre les limites du système de production actuelle. « Le développement de cette filière se fera de manière plus sûre avec la création d’exploitations semi-intensives et industrielle situées hors agglomération et d’accès contrôlé », pense le Minepia.
Aviculture
Concernant l’aviculture, une véritable industrie de la volaille est actuellement mise en place au Cameroun avec une production hebdomadaire de 650 000 poussins d’un jour, 3 500 000 pondeuses, des unités de production d’aliments, des fermes de production de la volaille chair et deux unités industrielles d’abattage de volaille fonctionnelles (Bomono et Bafang). Une difficulté persiste cependant, celui de résoudre l’épineux problème de l’approvisionnement en maïs et de mettre en place une réglementation adaptée au secteur pour un meilleur contrôle des normes (qualité de l’aliment, résidus médicamenteux, etc.).
Bassins halieutiques
Il s’agit de la pêche maritime et continentale, ainsi que l’aquaculture commerciale. L’enjeu est d’installer les pêcheurs nationaux, étant entendu qu’au Cameroun, 80% de pêcheurs sont des étrangers. Dans le futur, le ministre Taïga souhaite favoriser l’exploitation de l’énorme potentiel halieutique de la zone de Bakassi et de Darak et lutter contre la recrudescence des pêches illégales et les pratiques de pêche irresponsables. En ce qui concerne l’aquaculture, les principales actions du gouvernement porteront sur l’appropriation des innovations (élevage en circuit fermé et en cage), la structuration socio-professionnelle et le renforcement des capacités des acteurs. Il sera aussi question de construction et de réhabilitation des fermes semencières d’alevins.
Quid des élevages non-conventionnels ?
Pour les filières apicoles, des petits ruminants et autres élevages non-conventionnels, le gouvernement envisage de promouvoir la mutation les exploitations familiales vers des exploitations semi-intensives. Vu qu’aujourd’hui encore, le Cameroun importe des moutons et chèvres pour satisfaire sa demande pendant les périodes de fortes demandes (fêtes religieuses et de fin d’année).