Les carillons de Noël ont résonné jeudi dans le monde entier. Pour les chrétiens catholiques, les yeux étaient rivés sur le Vatican et les oreilles tendues, pour écouter le traditionnel message de circonstance du Pape François. Lors de la messe de minuit, dans la nuit de mercredi à jeudi, le souverain pontife s’est plié à l’exercice avec le style qu’on lui connaît désormais : honnête, tranchant et didactique. Dans un monde englué dans des guerres et en péril au fondamentalisme religieux, le pape François a appelé les catholiques du monde à s'ouvrir à Dieu pour combattre « les ténèbres et la corruption ».

Au-delà des fidèles catholiques, il a demandé au monde entier de faire preuve de «tendresse» et de «douceur» dans les situations «les plus dures». Pour le Saint Père, pour chaque homme, il n’est pas question de céder à la colère dans sa vie. Il faut montrer de l'empathie pour les personnes en difficulté. « Comme le monde a besoin de tendresse aujourd'hui! » a résumé François. Son message survient dans un contexte où de nombreux foyers de tension perdurent aux quatre coins du globe. Le drame des chrétiens et des autres minorités religieuses persécutés au Moyen Orient, notamment par le groupe de l'Etat islamique a attiré l’attention de François. En Afrique, la violence fondamentaliste qui enfle du Nigeria au Sahel, les milliers de morts du virus Ebola interpellent. Il en est de même pour la guerre en Syrie, le conflit israélo-palestinien et le conflit en Ukraine.

« Avons-nous le courage d'accueillir avec tendresse les situations difficiles et les problèmes de celui qui est à côté de nous, ou bien préférons-nous les solutions impersonnelles? » Parlant des «solutions impersonnelles et efficaces», le pape dénonçait des dérives de la société contemporaine où l’individualisme est devenu la règle. Le drame des migrants qui fuient la misère et sont victimes de passeurs, l'accueil des étrangers par les pays riches, la traite des personnes et les désastres naturels, par exemple, ne trouvent pas toujours des réponses appropriées. «Les gens simples» ont vu «la lumière du don de Dieu» à Noël, mais «les arrogants, ceux qui établissent des lois selon leurs propres critères personnels, ceux qui assument des attitudes de fermeture ne l'ont pas vue», a déclaré le pape François. A méditer…