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Dossier de la Rédaction

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En avant, contre vents et marées

Francis Fukuyama avait-il eu raison trop tôt ? Dans son ouvrage La fin de l’Histoire et le dernier homme paru en 1992, l’économiste américain prédisait qu’au lendemain de l’affrontement idéologique séculaire entre

les deux grands blocs capitaliste et communiste, soldé par la « victoire » du premier, s’ouvrirait une ère délétère, marquée par le conflit des civilisations, l’affrontement des cultures. En observant le monde depuis lors, et même au soir de cette année 2014, on frémit à la justesse d’une telle « prophétie ».


De fait, à la violence du prosélytisme occidental, qui entend imposer au monde son mode de vie, ses idées, ses opinions, bref sa civilisation, répond l’irrédentisme des groupes religieux extrémistes, au Pakistan, en Somalie, au Nigeria, en Syrie, en Irak et ailleurs. Ces fanatiques, organisés et financés remarquablement, mettent à feu et à sang les nations, au nom de quelques divergences et nuances dans l’interprétation religieuse, au nom du Djihad, la guerre sainte, et au nom du rejet des valeurs occidentales. En Afrique, et même en Europe, la pureté ethnique triomphe, justifiant des combats effroyables, génocidaires. En somme, le monde continue de tourner, mais il n’est plus qu’intolérance, replis et affrontements identitaires.

Ah qu’elle est loin, l’époque de la guerre froide et du rêve d’équilibrisme des Non-alignés ! Ah, qu’ils sont loin, les combats feutrés entre tenants du libéralisme et ceux du communisme, entre politiciens et académiciens des deux  bords, qui confrontaient, dans des essais raffinés et dans les prétoires du monde, leurs belles théories, leurs dogmes, leurs gourous et leurs pratiques ! On regretterait presque cette période manichéenne, ce pédantisme idéologique : au moins, le règne des doctrines et des utopies n’avait rien de sanglant…

Dans cet environnement menaçant et instable, auquel s’est greffée l’épidémie la plus meurtrière d’Ebola, sans crier gare, les pays africains ont l’immense défi de continuer à impulser la création des richesses, le progrès social, et les avancées démocratiques. Tout en affrontant pour certains les exactions des  bandes armées et des pirates de mer, la barbarie terrifiante des groupes djihadistes, sans oublier les accès de colère sociale d’une population souvent lasse d’attendre le bien-être promis. Comment ne pas trouver héroïques les pas accomplis en 2014 par le continent noir dans un tel contexte ? Même si le dynamisme économique est inégalement réparti entre les pays, les progrès de l’Afrique sont incontestables et méritoires.

En ce qui concerne le Cameroun, la majorité des indicateurs sont au vert. Un rapport du Fonds monétaire international paru au mois d’octobre relève sa résilience aux chocs des années 90 et son attractivité montante, à travers des indices probants : forte croissance, stabilité macro-économique, stabilité des finances publiques, accès plus aisé aux financements. Pour sa part, compilant diverses statistiques d’organismes internationaux, l’hebdomadaire Jeune Afrique classe le Cameroun 10e pays africain sur 54 au palmarès global, 6e pays au hit parade économique, et 22e au classement social. Ces progrès, les Camerounais les ont aussi constatés par eux-mêmes, à travers l’accélération des réformes structurelles et la multiplication des projets énergétiques, miniers, et infrastructurels. Pourtant, rien n’est gagné définitivement. Pour l’année nouvelle, le Cameroun devra continuer à travailler, à multiplier les projets, à assainir et à moderniser la machine administrative, à combattre l’inertie, à éduquer et soigner ses enfants.

Mais ici, alors que se profile le bilan de l’année et de l’action publique de transformation sociale et économique, le débat va sans doute se poursuivre, toujours aussi vif : le rythme des réformes est-il satisfaisant ? Le secteur privé est-il assez consulté et enrôlé ? La part réservée à la revitalisation industrielle est-elle suffisante ? Cette croissance crée-t-elle des emplois et profite-t-elle à tous ? Ces questions, pour importantes qu’elles soient, ne remettent pas en cause le constat évident de la marche en avant du pays. Elles ont un sens : elles démontrent l’intérêt des Camerounais pour les mutations en cours, et elles sont le signe de la maturité démocratique d’un système qui accepte les débats d’idées et les critiques constructives.

Afin de mieux asseoir la croissance économique en 2015 et au-delà, le président de la République vient de doter le pays d’un plan spécial d’urgence, destiné à accélérer le développement d’une demi-douzaine de secteurs-clés, à travers des investissements massifs et ciblés. Ce plan, mis en œuvre au lendemain de son annonce pour ainsi dire, démontre la volonté de Yaoundé de donner une tournure plus tonique et plus sociale à ses efforts de développement. Si tous les acteurs de ce mini-plan Marshall de l’économie jouent le jeu, les Camerounais devraient voir fleurir sous peu les fruits de cette nouvelle initiative économique.

Cela dit, la menace continue que constitue l’activisme de Boko Haram sur toute la frontière occidentale du pays, l’insécurité persistante en RCA, la dégringolade des cours du pétrole, constituent pourtant des risques réels aux perspectives d’expansion économique et sociale du Cameroun et des pays voisins. Ces risques ne se transformeront pas irrémédiablement en tragédie, si nous continuons à travailler, à croire en notre pays et en son potentiel, à faire confiance au chef de l’Etat, chef des Armées, sur sa capacité à organiser les forces de défense et à préserver l’intégrité du territoire.

Et puisque nous sommes en période de vœux, souhaitons que ce monde si dangereux devienne enfin et de plus en plus, un monde solidaire. La lutte contre l’insécurité et contre les extrémistes de  Boko Haram ne devra plus être, en 2015, l’affaire d’un seul gouvernement, d’une seule armée, d’un seul pays. Néanmoins, il est réconfortant de le dire : aucune menace, aucun spectre, aucune manœuvre, n’est en mesure de stopper durablement la marche en avant du Cameroun.

Bonne Année 2015 !

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