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Dossier de la Rédaction

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Investissements : l’appel au privé

L’Etat doit-il rester le principal investisseur au Cameroun ? L’exemple donné jeudi par le président de la République au sujet des leviers d’accélération de la croissance économique est fort révélateur du travail qui reste à faire. L’investissement, comme le constate si bien Paul Biya, est encore un terrain en friche, une terre pourtant fertile que tardent encore à cultiver les nombreux opérateurs pourtant visiblement intéressés. On en veut pour illustration, le défilé incessant d’opérateurs économiques nationaux et étrangers au Cameroun, attirés par l’exploitation d’une parcelle de l’énorme potentiel du triangle national.

Alors, pourquoi la plupart repartent-ils sans donner de nouvelles, après avoir fait miroiter aux Camerounais, une usine par-ci, un hôtel de luxe par-là ? Le problème est posé en filigrane par le chef de l’Etat quand il parle de ce « mouvement » qui « semble se manifester » chez les entrepreneurs nationaux ou étrangers. C’est qu’il en a vu lui-même, se succéder au palais de l’Unité, sans forcément de suite. D’où la question, éloquente de pertinence : « Sommes-nous sûrs d’avoir actionné tous les leviers qui sont à notre portée ? » Là-dessus, il faut reconnaître que des efforts réels ont été accomplis au cours des deux dernières années, grâce notamment à une meilleure valorisation du Cameroun comme destination d’affaires.

Ainsi, le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, le ministère des Petites et Moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat et l’Agence de promotion des investissements n’ont pas économisé les opérations de séduction. Il faut dire que ce ne sont pas les arguments qui leur font défaut : une politique économique volontariste, une stabilité politique exemplaire, une position géographique de premier choix, un secteur privé dynamique, des ressources humaines bien formées, des infrastructures en plein essor, une volonté politique évidente de soutenir et protéger les investissements grâce au renforcement du dispositif de lutte contre la corruption… Bref, un environnement attractif et une pluie d’opportunités qui devraient en principe faire courir.

Ces arguments sont loin de suffire. Le gouvernement ne le sait que trop bien, lui qui a soumis au parlement en 2013, un projet de loi inédit sur les incitations à l’investissement privé au Cameroun. Cet ensemble de mesures a été adopté par le législateur et la loi est en vigueur depuis sa promulgation le 18 avril 2014. Elle accorde des avantages de deux ordres aux investisseurs. D’abord des avantages douaniers et fiscaux garantis pour une période de 15 ans. cinq ans pour la phase d’installation : ici les investisseurs ne paient pratiquement pas d’impôts ni de taxes. Ensuite au cours des dix premières années de la phase d’exploitation, ils bénéficient d’un nombre important d’exemptions ou de réduction dans le paiement de divers droits. De même, des facilités sont accordées pour les formalités d’ouverture de comptes bancaires et d’obtention de visa. D’autres incitations spécifiques sont accordées par la loi en ce qui concerne certains secteurs jugés prioritaires. En outre, les pouvoirs publics n’ont eu de cesse au cours des dernières années de multiplier les facilités de création d’entreprise, gage d’un développement de la petite et moyenne entreprise au Cameroun.

Les premiers fruits de ces efforts ont été récoltés au cours de l’année 2014. A travers la signature de 13 conventions d’investissement le 9 septembre dernier entre des entreprises et le gouvernement par le biais du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique. Ces opérateurs économiques nationaux et étrangers vont investir 180 milliards de F, avec en perspective, la création de 3000 emplois.

Ces avancées cachent pourtant mal l’ampleur des besoins du Cameroun dans le secteur. Et comme le relève le président de la République, il est bon que le secteur privé se montre encore plus en mesure de prendre le relais de l’Etat en matière d’investissement. C’est le sens des mesures incitatives citées plus haut.  En attendant, ce sont encore les pouvoirs publics qui se taillent la part du lion, grâce aux projets structurants. Même si l’Etat a accru de manière significative le volume de ses investissements (1000 milliards de BIP en 2014 par exemple), le décollage de la croissance économique ne peut être garanti que si à côté, l’investissement privé prend la place qui devrait être la sienne. Ce serait alors la porte ouverte à  une industrialisation plus marquée, avec ses corollaires que sont le développement des infrastructures et la création massive d’emplois. L’appel est lancé. Ou plutôt relancé. Et la balle est dans le camp du secteur privé, qui on le sait, se félicite des initiatives, mais souhaite davantage d’efforts et de garanties de la part de l’Etat. Le dialogue est permanent. Vivement qu’il débouche concrètement sur un véritable boom de l’investissement.

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