A Yaoundé, les mouvements de voyageurs se multiplient depuis vendredi dernier au lendemain des fêtes de fin d’année.
Gare routière de Mvan, ce dimanche 4 janvier 2015. Il est à peine 7h du matin. Déjà la plupart des salles d’attente dans les compagnies de voyages sont bondées.
Toutes les trente minutes quasiment, un bus est sur le départ. Dans cette compagnie proposant des offres haut de gamme, le quatrième bus est sur le point de partir. « Nous avons eu des départs à 5h, 5h30 et 6h. De nombreux voyageurs sont venus très tôt pour avoir une chance de partir, au regard de l’affluence », assure le chef d’agence. Les files d’attente ne cessent de s’allonger devant les guichets au fur et à mesure que les heures passent. Et dans certaines compagnies, des bus font déjà défaut. Il faut attendre les arrivées, pour recommencer à embarquer les voyageurs. Cette gare routière permet de desservir les villes de Douala, Buea, Ebolowa, Sangmelima, Bertoua, Ngaoundéré, respectivement dans les régions du Littoral, Sud-Ouest, Sud, Est, Adamaoua. Jeunes et moins jeunes convergent par centaines en ces lieux pour retourner qui dans sa ville, qui dans son village. Obtenir une place dans le bus n’est certainement pas la chose la plus aisée en ce moment.
Hier, à l’agence de voyage Amour Mezam au quartier Melen, l’ambiance de retour des vacances était la même qu’à Mvan. Ici, le trafic se fait vers l’Ouest et le Nord-Ouest. Trois bus (gros porteurs) sont garés devant l’agence. Près de ces véhicules, une foule de voyageurs, l’air soucieux, a envahi les lieux. On les retrouve dans tous les coins, assis sur leurs bagages. « Je suis ici depuis 6h du matin et j’ai réussi à payer mon billet. Mais l’on me fait comprendre que les trois cars de transport sont pleins. Donc je dois attendre l’arrivée d’un éventuel bus. Je dois impérativement voyager aujourd’hui parce que j’ai une évaluation au lycée demain », explique, anxieux, Janvier N., élève en classe de première dans un lycée de Bamenda. Selon le chef adjoint de l’agence, François Kuete, « les mesures ont été prises afin de faire le maximum pour satisfaire la clientèle. Nous avons rappelé le personnel à l’ordre et le peu de matériel dont nous disposons a été mis au point afin de permettre aux passagers d’arriver à bon port. Cependant la demande est supérieure par rapport à l’offre et on ne peut pas contenir tous ces voyageurs », explique-t-il.
L’ambiance est pareille du côté de Tongolo. Gladys M., mère au foyer, bien informée de la situation pensait plus astucieux d’acheter des billets la veille du voyage. Mais c’est avec désolation qu’elle apprend qu’il n’y a plus de place. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, certains responsables des agences profitent de cette situation pour majorer les prix de transport de 500 F voire 1 000 F pour les plus pressés.
